Invitée sur le plateau d’Alima Ndione sur Zik FM, la chanteuse Titi a vivement réagi aux propos de sa consœur Aïda Samb, qui avait exprimé publiquement son désir de réaliser un duo musical avec elle. Loin d’une réponse conciliante, Titi a, au contraire, refusé catégoriquement toute collaboration, dénonçant l’hypocrisie supposée de celle qui se dit prête à chanter avec elle, tout en entretenant une froideur manifeste dans les coulisses. Si certains saluent la franchise de Titi, il est difficile d’ignorer le manque criant de professionnalisme et de retenue que révèle cet échange public.
Le milieu artistique sénégalais, notamment dans le secteur de la musique, n’est pas étranger aux tensions personnelles. Depuis quelques années, les rivalités entre artistes féminines semblent se multiplier et s’exposer au grand jour, notamment sur les réseaux sociaux ou dans les médias. Ces disputes, autrefois confinées à des cercles privés, deviennent aujourd’hui un spectacle public, ce qui nuit considérablement à la crédibilité d’un secteur censé inspirer, unir et divertir.
Les propos de Titi, bien que sans détour, manquent de hauteur. Elle aurait pu exprimer son désaccord ou sa distance vis-à-vis d’Aïda Samb sans verser dans une diatribe aussi agressive. Ce genre de sortie médiatique ne contribue en rien à pacifier le climat dans l’industrie musicale. Au contraire, elle jette de l’huile sur le feu et alimente les divisions déjà bien installées. Le problème n’est pas le refus d’un duo en soi, qui est un choix artistique libre, mais la manière dont il est exprimé, sans filtre ni égard pour le public, ni pour l’image du métier.
Dans n’importe quelle industrie créative, le respect et la diplomatie sont des règles de base. Une chanteuse de la trempe de Titi, qui a su conquérir le cœur des mélomanes pendant des années, aurait tout à gagner à faire preuve d’élégance, même face à des tensions personnelles. Répondre à une proposition musicale par une attaque publique sape non seulement son image, mais fragilise aussi la perception que le public peut avoir du milieu artistique féminin sénégalais. Les fans ne veulent pas de querelles, ils veulent de la musique, du respect et des valeurs qui élèvent.
Dans d’autres scènes musicales, notamment anglophones ou francophones, les conflits existent, certes, mais ils sont gérés avec bien plus de tact. Des artistes comme Beyoncé ou Angélique Kidjo, même en cas de désaccord, restent dans la réserve, plaçant l’image de l’industrie avant les querelles d’ego. Cette différence de posture contribue à renforcer leur légitimité artistique et la solidité de leur carrière. Le Sénégal gagnerait à s’inspirer de ces modèles, afin de faire de la musique un vecteur d’unité plutôt qu’un champ de bataille d’orgueil.
L’affaire Titi-Aïda Samb n’est qu’un épisode de plus dans une série de disputes regrettables qui minent le paysage musical sénégalais. Les artistes doivent prendre conscience de leur rôle en tant que figures publiques et ambassadrices de la culture. Le talent seul ne suffit pas à faire une icône ; il faut aussi du professionnalisme, de la mesure et de la dignité. Au lieu d’alimenter des conflits stériles, les artistes gagneraient à cultiver l’entraide, la bienveillance et le respect, valeurs indispensables pour hisser notre musique au sommet.
Le public mérite mieux que des règlements de compte. Il faut que l’industrie musicale sénégalaise se montre à la hauteur de son potentiel.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Massamba D.
Mis en ligne : 01/08/2025
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