Le FMI examine l’audit de Mazars sur la dette cachée du Sénégal, suspend ses décaissements et envoie une mission cruciale à Dakar. Voilà la situation : une dette dissimulée atteignant près de 13 milliards de dollars, une dégradation de la note de crédit, des chiffres budgétaires falsifiés, et un gouvernement sénégalais désormais en quête de pardon auprès du FMI. Il faut en finir avec cette soumission humiliante aux diktats des institutions de Bretton Woods.
Le Sénégal, comme tant d’autres pays africains, a bâti sa politique budgétaire sur l’illusion d’une croissance pilotée par l’endettement extérieur. Sous l’ancien régime, des milliards de dollars ont été empruntés en douce, faussant les chiffres transmis aux bailleurs de fonds. Résultat : un effondrement de la crédibilité du pays, une note « B- » selon S&P, et une main encore plus tendue vers… le FMI.
Mais faut-il encore s’étonner ? Depuis les années 80, la Banque mondiale et le FMI dictent leur loi aux États africains, en échange d’« aides » conditionnées à des réformes destructrices : privatisations, coupes dans les services publics, et austérité.
L’audit du cabinet Mazars, commandité par le président Diomaye Faye, a dévoilé une bombe : le déficit réel de 2023 dépasse les 10 % du PIB, contre 5 % annoncés. La dette grimpe à près de 100 % du PIB, voire 118 % selon S&P. Ces chiffres traduisent une politique budgétaire irresponsable, mais aussi une faillite collective du système de contrôle et de reddition des comptes.
Ce qui choque le plus, c’est l’attitude du FMI. Il suspend ses décaissements, se dit « engagé », promet une « mission », mais en réalité, il attend que le pays revienne, penaud, quémander une dérogation. Derrière cette posture de partenaire bienveillant se cache une logique purement néocoloniale.
Le FMI n’a jamais sauvé aucun pays pauvre. Il ne fait qu’appliquer les mêmes recettes éculées de rigueur budgétaire et de libéralisation, qui ont conduit à l’affaiblissement de nos États.
L’Afrique est prisonnière d’un cercle vicieux de dette. On emprunte pour rembourser d’anciens prêts, en acceptant toujours plus de conditions humiliantes.
Les « investisseurs étrangers » ne sont pas là par charité. Ils exigent stabilité et garanties, oui, mais surtout des retours sur investissements, quitte à brader les ressources naturelles ou à imposer des projets qui n’ont aucun impact structurant pour les populations.
La faute originelle vient de la gouvernance locale, mais l’architecture mondiale en est complice. Comment expliquer que tant de dettes aient été contractées en catimini sans réaction de ceux qui se disent partenaires ?
L’histoire du Mozambique en 2016 est tristement semblable : plus de 2 milliards de dollars de dettes cachées, scandale international, suspension du FMI, chute de la monnaie, et appauvrissement de la population. Même logique, mêmes dégâts. Au lieu d’aider à bâtir une souveraineté économique, le FMI participe à sa démolition méthodique.
Le jour où l’Afrique saura dire non à ces institutions esclavagistes, où elle misera sur l’intégration régionale, la transparence interne et la mobilisation de ressources propres, elle commencera réellement à décoller. Arrêtons de mendier des milliards qu’on nous reprendra sous forme d’exigences. L’heure est venue de retrouver notre dignité. Le FMI n’est pas la solution. Il fait partie du problème.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 02/08/2025
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