Je m’appelle Aïssatou, j’ai 34 ans et je vis à Kaolack. J’ai longtemps cru que la fidélité était une évidence dans le mariage, surtout quand on donne tout pour faire fonctionner une relation. Mais la réalité m’a frappée de plein fouet : on peut être une bonne épouse, une bonne mère et pourtant devenir l’ennemie à abattre… simplement parce qu’un homme ne veut pas assumer ses fautes.
Cela a commencé doucement. Des changements dans son attitude, des absences sans explication, des disputes déclenchées sans raison valable. Il rentrait tard et devenait de plus en plus distant. Au début, j’ai pensé que c’était le stress du travail. Puis j’ai commencé à entendre des rumeurs dans le quartier. Une vendeuse du marché l’aurait vu avec une autre femme à Saly. Une voisine a murmuré qu’il aurait été aperçu en train de déposer une fille à la sortie d’une école privée à Dakar. J’étais sidérée, mais je n’avais encore aucune preuve.
Un jour, j’ai osé lui poser la question. Sa réaction a été brutale : il a tout nié, mais s’est immédiatement mis à m’attaquer. Selon lui, j’étais devenue trop exigeante, je ne faisais plus assez d’efforts pour plaire, je parlais trop, je surveillais tout. Il a même osé dire que je l’étouffais, que j’étais responsable de l’éloignement entre nous. C’est là que j’ai compris : au lieu d’assumer son infidélité, il préférait me salir.
Ce mécanisme, je l’ai vu chez d’autres femmes aussi. Au Sénégal, beaucoup de maris qui trompent leur épouse commencent par les dénigrer : elles seraient trop jalouses, pas assez affectueuses, voire « inutiles ». Certains vont jusqu’à humilier publiquement leur femme, pour que la maîtresse paraisse plus précieuse, plus digne d’attention.
Le plus douloureux, ce n’est pas tant la trahison, mais l’humiliation calculée. Ce moment où la personne que tu as soutenue dans les moments difficiles retourne l’opinion contre toi. Même ma propre belle-famille a fini par me reprocher d’être « trop dure », alors qu’elle ignorait ce que je vivais dans le silence de mon foyer.
Mais j’ai fini par parler. Je me suis recentrée, j’ai compris que son comportement ne me définissait pas. Aujourd’hui, je ne suis pas encore prête à divorcer, mais j’ai retrouvé ma voix. Je ne me tais plus. Et surtout, je ne porte plus la honte qui ne m’appartient pas.
À toutes les femmes qui vivent cela : vous n’êtes pas responsables des trahisons de ceux qui n’ont pas su respecter vos sacrifices. Ne laissez personne vous salir pour justifier sa lâcheté.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 07/08/2025
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