151 millions pour étouffer un scandale : Une insulte pour l'Afrique - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Economie | Par Eva | Publié le 06/08/2025 08:08:00

151 millions pour étouffer un scandale : Une insulte pour l'Afrique

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Lors de sa 147ᵉ session tenue fin juin 2025, la Commission bancaire de l’Umoa a annoncé des sanctions contre cinq banques opérant dans la zone ouest-africaine, dont une basée au Sénégal. L’établissement concerné a été frappé d’un simple avertissement et d’une amende de 151 millions de francs CFA. Rien de plus. Et pourtant, les faits qui lui sont reprochés sont graves : manquements à la gouvernance, défaillances dans la gestion des risques, suspicions de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Ce traitement est une insulte à la justice financière et une menace pour la stabilité de notre système bancaire.

La Commission bancaire de l’Umoa, organe de régulation de la BCEAO, est censée garantir la discipline dans l’espace bancaire ouest-africain. Elle dispose du pouvoir de sanctionner les établissements financiers pour garantir la confiance des populations et préserver l’intégrité du système. Pourtant, face à une situation qui aurait dû entraîner des poursuites judiciaires, la réponse a été tiède, presque complice. Dans un contexte où la lutte contre le blanchiment et le terrorisme est érigée en priorité par les États, ce genre de réponse administrative fait tache.

Le communiqué officiel est glaçant dans sa sobriété : « Faiblesses au niveau de la gouvernance, de la gestion des risques de crédit et opérationnel, ainsi que de blanchiment de capitaux, de financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive ». Et quelle a été la réponse ? Un avertissement et une amende qui représente à peine une goutte d’eau dans les revenus annuels d’une banque de cette envergure. Autrement dit, un coût négligeable pour un risque systémique. Aucune suspension, aucune poursuite pénale, aucune interdiction de gestion pour les dirigeants. Rien qui puisse restaurer la confiance du public.

En ne déclenchant pas de procédure pénale, les autorités financières envoient un message clair : dans l’espace Umoa, on peut tricher sans craindre autre chose qu’une tape sur les doigts.

Le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme sont des crimes majeurs, liés à l’instabilité régionale. Les traiter comme de simples infractions administratives est irresponsable.

De petites institutions ou des particuliers seraient sévèrement poursuivis pour bien moins. Pourquoi ce laxisme envers les grandes banques ?

Aucun nom. Aucune information claire sur l’établissement sanctionné. Comment peut-on prétendre à une gouvernance rigoureuse dans un tel flou ?

Dans d’autres juridictions, comme aux États-Unis ou dans l’Union européenne, des cas similaires ont conduit à des procès, des fermetures d’établissements, voire à la révocation de licences bancaires. En France, une banque ayant failli dans sa lutte contre le blanchiment s’expose à des sanctions de plusieurs millions d’euros, assorties de poursuites judiciaires. Dans l’espace Umoa, visiblement, il suffit d’un rappel à l’ordre.

Il est totalement inacceptable qu’une banque soupçonnée de faits aussi graves s’en tire avec un simple avertissement et une amende dérisoire. Ce traitement frise la complaisance institutionnelle et mine la crédibilité de notre régulation financière. La justice ne doit plus être à géométrie variable, selon que vous soyez une banque influente ou un simple citoyen. La complaisance actuelle est une bombe à retardement pour l’ensemble du système bancaire régional.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 06/08/2025

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