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Entre le 20 et le 28 juillet 2025, plus de 46 000 personnes ont été contraintes de fuir la province de Cabo Delgado au Mozambique, victimes d’une intensification des violences armées, selon l’ONU. Ces attaques s’inscrivent dans une crise humanitaire prolongée, marquée par des déplacements massifs, une insécurité endémique et une absence de protection pour les civils. Face à cette situation, il est inacceptable que les groupes armés bénéficient d’une telle impunité, tandis que les victimes, en majorité des enfants, sont abandonnées à leur sort dans le silence quasi total de la communauté internationale.
La tragédie de Cabo Delgado ne date pas d’hier. Depuis 2017, cette région du nord du Mozambique est ravagée par des affrontements violents entre des groupes islamistes armés, souvent affiliés à l’État islamique, et les forces gouvernementales. Le conflit a déjà provoqué le déplacement de plus d’un million de personnes, et la situation s’aggrave d’année en année. Le regain de violences signalé en juillet s’inscrit dans cette spirale infernale, sans que des solutions concrètes soient mises en œuvre pour protéger les populations.
L’un des aspects les plus alarmants de cette crise est l’impunité presque totale dont jouissent les groupes armés. Malgré les preuves d’exactions, exécutions sommaires, enlèvements, enrôlements forcés, très peu de responsables ont été traduits en justice. Le gouvernement mozambicain, bien que présent militairement dans la région, semble davantage préoccupé par la sécurisation des intérêts économiques, notamment gaziers, que par la protection des civils. Ce vide judiciaire alimente le sentiment d’abandon chez les victimes et affaiblit toute perspective de réconciliation.
À ce jour, seulement 19 % du plan humanitaire 2025 pour le Mozambique est financé. Une statistique qui en dit long sur le désengagement international. Les ONG, pourtant en première ligne, sont contraintes de réduire leurs objectifs d’aide, ne pouvant cibler que 317 000 personnes sur plus d’un million de déplacés. Le manque d’accès à la nourriture, à l’eau potable et aux soins de santé est dramatique, aggravé par des conditions de vie précaires dans les camps et l’absence de services de base.
La situation au Mozambique rappelle tragiquement d’autres crises oubliées : le Nord-Kivu en RDC, le nord-est du Nigeria ou encore certaines régions du Sahel. Partout, un schéma identique : montée de groupes armés, populations déplacées, faiblesse des institutions étatiques, et un silence assourdissant des grandes puissances. L’impunité devient une norme, et les victimes, de simples statistiques.
Il faut que la communauté internationale cesse de détourner le regard. Les violences au Mozambique ne doivent pas devenir une crise parmi d’autres. L’ONU a lancé un appel, mais il restera vain sans une pression politique coordonnée, un financement urgent de l’aide humanitaire, et surtout, une exigence de justice pour les victimes. La neutralité face à la barbarie est une complicité silencieuse. Il faut choisir le camp de l’humanité.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mamadou Sy.
Mis en ligne : 10/08/2025
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