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L’annonce récente du Premier ministre guinéen, Bah Oury, concernant la probable candidature du général Mamadi Doumbouya à la future élection présidentielle suscite une vive inquiétude. Alors que le pays doit prochainement se prononcer sur un référendum constitutionnel, la transparence et l’équité de ce processus sont déjà fortement remises en question.
Depuis sa prise de pouvoir en 2021, le général Mamadi Doumbouya avait publiquement promis de ne pas se présenter à la prochaine présidentielle, engagement repris dans la charte de transition. Pourtant, aujourd’hui, les dispositions constitutionnelles envisagées ne l’interdisent pas explicitement, ouvrant la porte à une candidature que beaucoup pressent. Ce revirement soulève un problème fondamental : peut-on faire confiance à un pouvoir qui change de cap sans explications claires ? La démocratie, fondée sur la transparence et la parole donnée, ne saurait tolérer de telles ambiguïtés.
Par ailleurs, la méthode employée pour constituer le fichier électoral alimente encore plus les doutes. Le Premier ministre justifie l’exclusion de Cellou Dalein Diallo, principal opposant et ancien Premier ministre, par des « problèmes de résidence ». Or, cet argument est faible face au contexte politique guinéen où l’opposition est régulièrement marginalisée. Ce « simple oubli » ressemble davantage à une manœuvre délibérée destinée à affaiblir l’opposition, compromettant ainsi les bases d’une élection libre et équitable. Une démocratie authentique exige que toutes les voix soient entendues, sans exclusion ni discrimination.
Les dispositions sur le mandat présidentiel inscrites dans le projet de Constitution ne rassurent guère non plus. Même si le texte mentionne un mandat de sept ans renouvelable une fois, le manque de précisions, couplé à des mesures dites « d’intangibilité », peut en réalité ouvrir la voie à une présidence à vie déguisée. Des précédents africains récents montrent que ce genre de « verrou juridique » peut servir à pérenniser un pouvoir personnel au détriment des institutions démocratiques.
Enfin, la situation inquiétante des disparitions forcées de deux leaders de la société civile, Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, non élucidées depuis plus d’un an, témoigne du climat répressif qui règne en Guinée. Malgré les déclarations officielles exprimant des « préoccupations », aucune avancée concrète n’a été rendue publique. Ce silence gouvernemental nourrit la peur et l’impunité, et fragilise davantage la crédibilité d’un processus électoral censé incarner le changement.
Pour mieux comprendre, il est utile de comparer cette situation à d’autres transitions en Afrique. Au Burkina Faso, après des coups d’État successifs, la communauté internationale insiste sur l’organisation d’élections libres et inclusives. Dans plusieurs pays, le maintien de l’opposition au sein du processus électoral est un critère fondamental pour une transition réussie. La Guinée semble malheureusement s’écarter de ces principes, mettant en danger ses acquis démocratiques.
Les discours officiels sur la transparence et le respect des procédures sonnent creux face à des réalités qui démentent ces belles paroles. Omettre de recenser l’opposant principal, laisser planer le doute sur le respect des engagements, et rester silencieux face aux violations des droits humains constituent des signaux alarmants. Pour que la Guinée ne replonge pas dans l’instabilité et l’autoritarisme, il est urgent que les autorités garantissent un processus électoral réellement inclusif, transparent et respectueux des droits fondamentaux.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 15/08/2025
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