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Les propos du député Guy Marius Sagna sur la défense virulente du Premier ministre Ousmane Sonko mettent en lumière une stratégie politique préoccupante. Sous couvert de protéger un duo présidentiel issu de la coalition PASTEF, M. Sagna s’engage dans une campagne de dénigrement contre une partie de l’opposition, qu’il qualifie de « Kulunas », et alerte sur un prétendu complot visant à affaiblir ce tandem. Si l’intention affichée peut sembler légitime, la manière dont elle s’exprime mérite une analyse critique approfondie.
Le contexte politique sénégalais reste marqué par une tension palpable entre différentes forces qui s’affrontent non seulement sur le terrain électoral, mais aussi dans les discours publics et médiatiques. Ousmane Sonko, figure montante de la scène politique, suscite autant d’espoirs que de polémiques. Dans ce climat, la défense passionnée menée par certains de ses alliés, à l’image de Guy Marius Sagna, s’apparente plus à une posture d’affrontement qu’à un appel à la réconciliation ou à la construction collective.
L’analyse des propos de M. Sagna révèle une stratégie fondée sur la stigmatisation et la polarisation. En qualifiant une partie de l’opposition de « Kulunas », terme chargé de connotations violentes et dépréciatives dans le langage sénégalais, il ne s’agit pas seulement d’un simple jugement politique mais d’une mise à l’écart brutale et méprisante d’adversaires légitimes. Cette rhétorique, loin d’être anodine, contribue à aggraver les clivages et à nourrir une ambiance de confrontation stérile. Au lieu de favoriser un dialogue apaisé, elle alimente la défiance et les antagonismes.
De plus, l’idée d’un « complot » contre le projet PASTEF, relayée sans nuance, relève d’une vision manichéenne où l’opposition ne serait qu’un ennemi à éliminer, niant ainsi la diversité et la pluralité inhérentes à toute démocratie. La tentative dénoncée de diviser le duo Sonko-Diomaye Faye pourrait, paradoxalement, émaner des discours eux-mêmes, qui exacerbent la suspicion au lieu d’encourager la solidarité.
Cette posture rappelle d’autres situations similaires dans divers contextes politiques, où des alliances ou partis dominants utilisent la rhétorique de l’ennemi commun pour consolider leur pouvoir. Par exemple, en Afrique du Sud ou au Kenya, des insultes et stigmatisations à l’encontre de l’opposition ont souvent creusé des fossés sociaux profonds, ralentissant les processus démocratiques et fragilisant la paix civile. Le Sénégal, pays reconnu pour sa stabilité relative, ne doit pas suivre ce chemin dangereux.
Au lieu de renforcer l’unité nationale, l’emploi de termes aussi polarisants que « Kulunas » divise inutilement la société sénégalaise. En politique, le désaccord et la critique sont légitimes et nécessaires ; les réduire à des qualificatifs déshumanisants ne fait qu’éloigner le débat démocratique. La démocratie sénégalaise a besoin d’un discours plus inclusif, capable de rassembler plutôt que de fracturer, surtout à un moment où le pays fait face à de nombreux défis socio-économiques.
Il est donc crucial que les acteurs politiques, y compris Guy Marius Sagna, abandonnent ces tactiques de diabolisation et travaillent à créer un climat de respect mutuel et de dialogue constructif. La démocratie sénégalaise mérite mieux que des polémiques stériles et des accusations simplistes. La véritable force politique réside dans la capacité à fédérer au-delà des différences, à écouter les oppositions, et à œuvrer pour un avenir commun apaisé.
La défense du Premier ministre Ousmane Sonko ne doit pas devenir une source de divisions supplémentaires ni un prétexte pour jeter l’opprobre sur une opposition légitime. Guy Marius Sagna, en usant d’un langage polarisant et en alimentant une logique de complot, nuit à l’unité nationale et fragilise la démocratie sénégalaise. Les responsables politiques doivent privilégier l’unité, le respect et la construction collective au lieu de semer la discorde. Le Sénégal a besoin d’un leadership mature capable de rassembler, non d’un militantisme sectaire qui divise.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 18/08/2025
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