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L’affaire récente qui secoue la mairie de Ziguinchor, marquée par la démolition illégale d’un bâtiment privé dans le quartier de Boucotte Sindian et l’arrestation de dix agents municipaux, ne peut être ignorée ni minimisée. Selon les informations, ces agents auraient agi sous les ordres du maire Djibril Sonko, qui reste étrangement silencieux face aux accusations. Cet épisode est révélateur d’un dysfonctionnement grave dans la gestion municipale, mettant en lumière un abus de pouvoir manifeste qui jette une ombre lourde sur la gouvernance locale.
La mairie de Ziguinchor n’est pas étrangère aux polémiques. Avant cette affaire de démolition, la gestion municipale était déjà fragilisée par des révélations de détournements de fonds à hauteur de 33 millions de FCFA. Ce contexte préexistant d’opacité et de manquements éthiques exacerbe l’impact négatif de l’affaire actuelle. L’ordre donné pour raser un bâtiment privé, sans procédure légale ni respect des droits du propriétaire, illustre un dépassement des prérogatives et une propension à l’arbitraire qui ne peuvent être tolérés dans une démocratie saine.
Le fait que plusieurs agents municipaux aient été arrêtés souligne que cette opération n’est pas un simple malentendu, mais bien une action coordonnée, dirigée depuis le sommet de la mairie. Le mutisme du maire Djibril Sonko et de son chargé des affaires juridiques, M. Niang, face aux sollicitations de la presse, laisse penser à une tentative délibérée d’étouffer l’affaire. Ce silence institutionnel nourrit les doutes et renforce l’impression d’un système municipal fermé, où les décisions se prennent dans l’opacité, au détriment des principes de transparence et de respect des citoyens.
Au-delà des faits, c’est la manière dont cette affaire est gérée qui pose question. Les responsables municipaux impliqués semblent agir en toute impunité, ce qui fragilise profondément la relation entre les élus locaux et la population. Quand des agents exécutent des ordres illégaux sans que les responsables politiques ne rendent de comptes, le sentiment d’injustice et de mépris grandit. Cette situation contribue à creuser le fossé entre gouvernants et gouvernés, avec des conséquences négatives pour la cohésion sociale et la bonne marche de la commune.
Ce type d’abus de pouvoir n’est malheureusement pas unique à Ziguinchor. Dans plusieurs villes d’Afrique subsaharienne, des pratiques similaires ont été dénoncées, où des autorités locales usent de leur position pour imposer des décisions arbitraires, souvent en lien avec des intérêts personnels ou politiques. Ces pratiques s’inscrivent dans un schéma plus large de gouvernance défaillante qui freine le développement et entretient la défiance envers les institutions publiques.
Cette affaire ne doit pas rester lettre morte. La mairie de Ziguinchor doit faire l’objet d’une enquête indépendante et rigoureuse, afin que toute responsabilité soit clairement établie et sanctionnée. Le mutisme du maire Djibril Sonko est inacceptable et doit être levé pour restaurer la confiance. Plus largement, il est nécessaire de mettre en place des mécanismes de contrôle efficaces au sein des collectivités locales pour prévenir de telles dérives.
La population mérite des élus qui respectent la loi, protègent les droits des citoyens et gèrent la chose publique avec intégrité. Ne rien faire, c’est laisser le terrain libre à l’arbitraire et à l’impunité, au détriment de la démocratie et du bien commun. Les citoyens de Ziguinchor, et plus largement tous les Sénégalais, exigent des comptes, et il est temps que les autorités compétentes s’en saisissent avec la fermeté qu’exige cette situation.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Amadou Ba.
Mis en ligne : 20/08/2025
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