Amadou Bâ oublie son propre bilan : Les mots ne suffisent plus - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Eva | Publié le 22/08/2025 03:08:30

Amadou Bâ oublie son propre bilan : Les mots ne suffisent plus

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Depuis quelques jours, plusieurs régions du Sénégal subissent d’importantes inondations. Face à cette situation, Amadou Bâ, ancien Premier ministre, a exprimé son soutien aux populations sinistrées et a insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective et d’une stratégie nationale pour renforcer les infrastructures et améliorer la planification urbaine.

Si ces paroles peuvent sembler louables, elles soulèvent une question essentielle : pourquoi devrions-nous accorder du crédit à ceux qui, lorsqu’ils détenaient le pouvoir, n’ont pas agi avec la diligence requise ?

Les inondations au Sénégal ne sont pas un phénomène nouveau. Depuis des décennies, des quartiers entiers de Dakar et d’autres villes sont régulièrement submergés à chaque saison de pluies. La planification urbaine chaotique, l’occupation anarchique des zones inondables et l’insuffisance des infrastructures d’assainissement ont été identifiées comme causes principales de ces catastrophes.

Pourtant, malgré ces connaissances, les gouvernements successifs n’ont jamais mis en œuvre de mesures durables pour prévenir ces crises. L’inertie et la lenteur à agir ont laissé les populations vulnérables à la merci de chaque saison des pluies.

Amadou Bâ, en tant qu’ancien Premier ministre, avait une responsabilité directe dans la prévention de ces désastres. Des programmes avaient été lancés pour améliorer la gestion des eaux pluviales et réduire les risques d’inondation, mais ces initiatives ont été critiquées pour leur inefficacité et leur lenteur. Les infrastructures d’assainissement restent largement insuffisantes et les quartiers vulnérables continuent de subir les conséquences des inondations année après année. Dans ce contexte, les appels actuels à la mobilisation collective et à la planification nationale apparaissent comme un discours déconnecté de la réalité et du passé.

Aujourd’hui, en déclarant que l’heure est à une stratégie nationale et à un engagement collectif, l’ancien Premier ministre semble chercher à rejeter la responsabilité sur le gouvernement en place. Ce double langage est difficile à ignorer : comment croire en la sincérité de ceux qui ont eu les moyens d’agir et ne l’ont pas fait ? Comment accepter leurs conseils alors qu’ils portent une part de responsabilité dans l’aggravation de la situation ? Les paroles, aussi bien intentionnées soient-elles, ne suffisent plus.

La crédibilité d’un appel à l’action repose sur l’intégrité et la cohérence de ceux qui le lancent. Lorsqu’un responsable politique n’a pas pris les mesures nécessaires lorsqu’il en avait la possibilité, ses déclarations futures perdent toute légitimité. Les populations, déjà éprouvées par les inondations, ont le droit de se demander pourquoi elles devraient faire confiance à des acteurs dont l’inaction passée a contribué à la gravité de la crise.

Face aux catastrophes récurrentes, le Sénégal a besoin de mesures concrètes et durables, et non de discours creux. Il faut que les responsables politiques, anciens comme actuels, reconnaissent leurs manquements et s’engagent réellement à améliorer les infrastructures, renforcer la planification urbaine et prévenir les inondations. Les Sénégalais méritent des actions tangibles et efficaces, pas seulement des paroles destinées à masquer des responsabilités passées. L’heure est à l’action, et non aux belles déclarations.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Souleymane Kane.
Mis en ligne : 22/08/2025

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