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Un témoignage poignant a récemment ému l’opinion publique : celui d’une mère de famille dont le mari, après vingt ans de mariage, annonce son intention d’épouser une jeune femme de 21 ans, élève de leur fils aîné. Au-delà du débat sur la polygamie, c’est l’aspect tabou de cette relation qui interroge. Comment un père de famille peut-il envisager d’unir sa vie à une jeune femme assez jeune pour être sa fille ?
Même si la loi ou la religion n’interdisent pas cette union, elle heurte une limite morale universelle : celle qui protège l’intégrité de la cellule familiale. Cette situation, loin d’être anodine, révèle une trahison des rôles sociaux et une forme d’abus de pouvoir déguisé en tradition.
Au Sénégal, comme dans de nombreux pays, la polygamie est une pratique ancrée dans les mœurs, souvent justifiée par la religion ou la coutume. Pourtant, ce cas précis dépasse le cadre habituel. Il ne s’agit pas d’une union entre adultes consentants, mais d’une relation où l’écart d’âge, de statut et de responsabilité crée un déséquilibre profond. La jeune fille en question n’est pas une étrangère : elle est l’élève du fils du couple, une figure presque familiale, dont la présence régulière à la maison a été rendue possible par la confiance accordée à son statut d’étudiante. Cette confiance, aujourd’hui brisée, soulève une question fondamentale : jusqu’où peut-on aller au nom de la tradition, sans franchir les limites de l’éthique et du respect ?
Dans de nombreuses sociétés, des garde-fous existent pour éviter les conflits d’intérêts ou les abus de pouvoir. Un professeur ne saurait, sans scandale, entretenir une relation avec son élève. Un employeur qui courtiserait une employée sous sa responsabilité s’exposerait à des sanctions. Pourquoi ? Parce que ces relations, même consenties en apparence, sont entachées d’un déséquilibre de pouvoir qui rend le consentement douteux. Alors, comment accepter qu’un père de famille, figure d’autorité et de protection, utilise sa position pour séduire une jeune femme vulnérable, dépendante de sa bienveillance et de celle de son fils ?
Ce qui choque dans cette histoire, ce n’est pas seulement l’idée de la polygamie, mais la manière dont elle est imposée. La première épouse n’a pas été consultée ; elle a été mise devant le fait accompli. Pire, la jeune fille concernée est liée à la famille par un rapport de confiance et de dépendance. On imagine mal un père annoncer à sa femme qu’il compte épouser la meilleure amie de leur fille. Pourtant, c’est bien de cela qu’il s’agit : une rupture des frontières qui protègent l’équilibre familial.
La polygamie, lorsqu’elle est pratiquée avec respect et transparence, peut être tolérée. Mais ici, elle devient le vecteur d’une trahison. Trahison envers la femme qui a partagé vingt ans de sa vie avec cet homme, trahison envers les enfants qui voient leur foyer ébranlé, et trahison envers la jeune fille, dont on peut légitimement se demander si elle a vraiment eu le choix. Dans une société où les pressions familiales et sociales pèsent lourdement sur les épaules des femmes, peut-on vraiment parler de libre arbitre ?
Cette situation rappelle d’autres cas où des hommes en position d’autorité ont abusé de leur pouvoir pour imposer des relations inégales. Que ce soit dans le milieu professionnel, éducatif ou familial, ces comportements sont universellement condamnés parce qu’ils exploitent la vulnérabilité d’autrui. Pourquoi en irait-il autrement dans le cadre du mariage ?
Certaines valeurs transcendent les cultures et les religions. Le respect de la cellule familiale en fait partie. Une famille est un espace de sécurité, où chacun doit pouvoir compter sur l’intégrité et la loyauté des autres. Quand un père de famille franchit la ligne rouge en s’intéressant à une jeune femme qui aurait pu être sa belle-fille, il ne s’agit plus seulement d’une question de mœurs, mais d’une atteinte à l’ordre moral lui-même.
« Épouser l’élève de son fils, c’est comme briser un miroir, écrit une internaute. On ne répare pas les éclats, on ne fait que blesser ceux qui s’y reflètent. » Cette image forte résume parfaitement l’impact de tels actes. Les enfants, témoins malgré eux de cette situation, voient leur perception de la famille et du respect bouleversée. La mère, humilée et trahie, est réduite au silence par ceux qui lui répètent que « c’est sa religion » ou que « c’est la tradition ». Mais aucune tradition ne devrait justifier la souffrance infligée à autrui.
Ce témoignage doit nous interroger sur les limites que nous acceptons de franchir au nom de la coutume. La polygamie, lorsqu’elle est consentie et équitable, peut être une pratique tolérée. Mais quand elle devient un outil de domination, quand elle bafoue la dignité des femmes et l’équilibre familial, elle cesse d’être acceptable.
Il est temps de dire haut et fort que certaines limites ne doivent pas être franchies. Pas au nom de la religion, pas au nom de la tradition, mais au nom de l’humanité. Une société qui tolère de telles dérives perd une partie de son âme. Il ne s’agit pas de rejeter en bloc les pratiques culturelles, mais de les questionner quand elles deviennent des instruments d’injustice.
La polygamie n’est pas en soi un problème. Le problème, c’est l’absence de respect, de dialogue et de considération pour les sentiments de ceux qui en subissent les conséquences. Dans ce cas précis, ce n’est pas la polygamie qui est en cause, mais l’irresponsabilité d’un homme qui place ses désirs au-dessus du bien-être de sa famille.
Il est urgent de rappeler que les traditions ne sont pas figées. Elles évoluent, comme évoluent les sociétés. Ce qui était acceptable hier ne l’est plus forcément aujourd’hui. Et si nous voulons construire un avenir où chaque individu est respecté, nous devons avoir le courage de dire non à ce qui blesse, humilie et divise.
La mère qui a osé briser le silence mérite notre soutien. Son histoire doit servir de déclic pour une prise de conscience collective : certaines limites ne se franchissent pas. Pas même au nom de la tradition.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 27/08/2025
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