Les politiques misent sur les matières premières : Croissance confirmé au Sénégal - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Economie | Par Eva | Publié le 10/09/2025 12:09:00

Les politiques misent sur les matières premières : Croissance confirmé au Sénégal

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L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) vient de publier des chiffres encourageants : en juin 2025, le déficit commercial du Sénégal s’est réduit à -30,3 milliards de FCFA, contre -80,7 milliards le mois précédent, soit une amélioration spectaculaire de près de 998 milliards de FCFA sur un semestre. Cette performance, portée par une hausse significative des exportations d’huiles brutes de pétrole, de titane, d’or et de zirconium, confirme la dynamique positive enclenchée par le pays.

Nous saluons cette avancée et y voyons une opportunité historique pour le Sénégal de transformer ses ressources naturelles en véritable moteur de développement durable et de création de valeur locale.

Depuis 2023, le Sénégal s’est imposé comme un nouvel acteur clé sur la scène pétrolière et minière mondiale. Grâce à l’exploitation du gisement de Sangomar, le pays a dépassé les prévisions de production, générant des revenus substantiels et renforçant sa position économique. En 2025, la croissance du PIB est estimée à plus de 8 %, tirée par les secteurs pétrolier et gazier, mais aussi par une volonté politique affirmée de diversifier l’économie et de réduire la dépendance aux importations. Les importations de produits céréaliers, pétroliers et pharmaceutiques ont diminué, tandis que les exportations de ressources naturelles ont explosé, confirmant l’efficacité des stratégies mises en place.

Cette embellie économique ne doit pas masquer les défis persistants, notamment la volatilité des prix des matières premières et la nécessité de créer des emplois locaux. Cependant, les signes sont prometteurs : le gouvernement sénégalais a lancé des réformes ambitieuses, comme le Plan de Redressement Économique et Social (PRES), qui vise à mobiliser 5 667 milliards de FCFA d’ici 2028, principalement grâce à des ressources nationales. L’accent est mis sur la souveraineté économique, la transformation locale et la création de pôles territoriaux de développement.

La transformation locale des matières premières (pétrole, gaz, minerais, produits agricoles) permettrait de capter une part plus importante de la chaîne de valeur. Des exemples comme le Gabon avec le manganèse, la Guinée avec la bauxite, ou le Maroc avec le phosphate montrent que cette stratégie est payante. Ces pays ont réussi à développer des industries locales, créant ainsi des emplois et réduisant leur dépendance aux fluctuations des marchés internationaux.

Les collectivités locales jouent un rôle central dans cette dynamique. Le Fonds de Dotation de la Décentralisation a vu son enveloppe augmenter de 6,76 % en 2025, offrant aux régions les moyens de développer des infrastructures et des unités de transformation. Les agropoles et les pôles territoriaux doivent devenir des hubs industriels, transformant l’or, le titane, mais aussi l’oignon, le riz et la pomme de terre, pour répondre aux besoins locaux et régionaux.

Les autorités sénégalaises ont affiché une volonté claire de transparence et de gouvernance partagée dans la gestion des ressources extractives. La loi sur le contenu local, adoptée en 2022, et les récentes annonces sur l’accélération des projets industriels témoignent d’une vision à long terme. Les dirigeants actuels semblent déterminés à faire du secteur extractif un levier de développement inclusif, en favorisant l’émergence de « champions nationaux » et en encourageant l’innovation.

Le Sénégal n’est pas seul sur cette voie. Le Burkina Faso, avec ses usines de transformation de tomate, et le Niger, avec ses exportations pétrolières, montrent que l’Afrique peut tirer parti de ses ressources pour industrialiser son économie. La clé du succès réside dans la coordination entre politiques publiques, investissements privés et formation des compétences locales.

Le Sénégal a toutes les cartes en main pour combler son déficit commercial et devenir un hub industriel africain. La transformation locale des matières premières n’est plus une option, mais une nécessité pour assurer une croissance durable et inclusive. Nous avons confiance dans la capacité des dirigeants et des acteurs locaux à relever ce défi. L’avenir du pays se joue désormais dans sa capacité à transformer ses richesses naturelles en opportunités pour tous les Sénégalais.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Diagne Pathé.
Mis en ligne : 10/09/2025

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