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Dans une publication récente sur X, Thierno Alassane Sall (TAS) a livré une « analyse » du remaniement ministériel sénégalais, dénonçant une « formation laborieuse », une « soumission aux pressions des Pastefiens » et une « guerre froide » entre le président Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko. Présenté comme un décryptage avisé, ce discours n’est en réalité qu’un spectacle de la dernière chance, celui d’un acteur politique en quête désespérée de pertinence.
Plutôt que de proposer une réflexion constructive, TAS se pose en prophète de malheur, fantasmant la chute du Sénégal pour masquer son propre déclin. Une posture d’autant plus grotesque qu’elle émane d’un homme dont le parcours politique est jalonné de ruptures, d’échecs et d’opportunismes.
Ancien ministre sous Macky Sall, co-fondateur de l’APR avant de quitter le navire en 2017, TAS a tenté sans succès de se positionner comme une alternative crédible. Candidat à la présidentielle de 2019, il a vu sa candidature rejetée pour des parrainages insuffisants. En 2024, il échoue à nouveau, ne recueillant qu’une infime partie des suffrages. Ses réalisations ? Quelques routes à Thiès, une brève direction de l’ARTP, et une série de ministères occupés sans laisser de trace durable. Aujourd’hui, il incarne l’opposition de salon, celle qui critique sans jamais proposer, qui dénonce sans jamais construire.
Son parti, La République des Valeurs, reste marginal, et ses prises de parole ne résonnent plus que comme l’écho d’un passé politique révolu. Son opposition au gouvernement actuel, et notamment au Pastef, relève moins d’une vision stratégique que d’une rancœur personnelle. TAS n’a jamais digéré que le Sénégal ait tourné la page sans lui.
TAS accuse le président Faye d’avoir « cédé aux pressions des Pastefiens » en confiant la Justice et l’Intérieur au Premier ministre Sonko. Il y voit une menace pour la démocratie et une « accentuation de la répression ». Pourtant, c’est bien le Pastef qui a remporté une majorité écrasante aux législatives de 2024, avec 130 sièges sur 165, et c’est bien Ousmane Sonko qui incarne aujourd’hui la volonté populaire. Le remaniement de septembre 2025, loin d’être un « aveu de faiblesse », est une réponse à des attentes sociales et économiques urgentes : un déficit budgétaire à 14% du PIB, une dette publique à 119%, et un chômage endémique. Le gouvernement Faye-Sonko a hérité d’un pays exsangue après douze ans de gestion Macky Sall un héritage que TAS, ancien allié du régime, a contribué à façonner.
Quant à la « guerre froide » qu’il prédit entre Faye et Sonko, elle relève du fantasme. Les deux hommes, malgré des divergences de style, partagent une vision de rupture et une légitimité démocratique incontestable. Leurs tensions, réelles, sont celles d’un exécutif confronté à des défis colossaux, pas celles d’un « pays qui va casser ». TAS, lui, n’a jamais su gérer autre chose que ses propres ambitions.
Son accusation de « ministres notoirement incompétents » est d’autant plus risible qu’elle vient d’un homme dont les propres passages au gouvernement n’ont laissé aucun héritage marquant. Ses attaques contre la « lenteur des réformes économiques » oublient commodément que le Sénégal sort à peine d’une crise institutionnelle et sociale sans précédent, marquée par des années de répression et de blocages.
TAS se présente en défenseur des institutions, mais son parcours montre qu’il n’a jamais hésité à les instrumentaliser pour servir ses intérêts. Qu’il parle de « pressions » ou de « vengeance politique » est d’une ironie mordante : lui qui a quitté l’APR en claquant la porte, lui qui a multiplié les alliances et les ruptures, n’a aucune leçon à donner sur la stabilité ou l’éthique.
Le Pastef n’est pas un groupe de pression occulte, mais le parti majoritaire, plébiscité par les Sénégalais. Son influence est le résultat d’un suffrage universel, pas d’un complot. TAS, lui, n’a jamais su fédérer au-delà de son cercle restreint. Son discours sur la « répression » est un refrain usé, repris par une opposition qui refuse de reconnaître sa défaite politique.
Plutôt que de contribuer à la reconstruction, TAS préfère prédire l’apocalypse. Sa « prophétie » d’un pays qui « finira par casser » est moins une alerte qu’un vœu pieux : s’il ne peut plus gouverner, alors que personne ne gouverne. Une attitude indigne d’un homme qui prétend aimer son pays.
TAS incarne un système politique qui a échoué : celui des alliances opportunistes, des promesses non tenues, et d’une élite coupée des réalités. Le Sénégal a choisi la rupture. TAS, lui, reste prisonnier de ses vieilles recettes et de ses vieilles rancœurs.
La posture de TAS rappelle celle d’autres figures politiques africaines, comme l’ex-président gambien Yahya Jammeh ou le Burkinabè Blaise Compaoré, qui, après leur chute, ont tenté de saboter leurs successeurs plutôt que d’accepter leur irrelevance. Comme eux, TAS confond opposition démocratique et obstruction systématique. Comme eux, il croit que la politique se résume à un jeu de pouvoir, où seuls ses amis méritent d’exister.
Pourtant, l’histoire montre que les peuples finissent toujours par sanctionner ceux qui préfèrent la destruction à la construction. Le Sénégal, lui, a fait son choix : il veut tourner la page. TAS, lui, reste coincé dans les marges, un fantôme qui hurle dans le vent.
Thierno Alassane Sall n’est pas un analyste, mais un acteur en quête de lumière. Ses critiques ne sont pas des alertes, mais des cris de colère. Son discours n’est pas une analyse, mais un spectacle. Le Sénégal, lui, avance. Avec ses défis, ses tensions, mais aussi avec l’espoir d’un avenir meilleur, porté par une nouvelle génération de dirigeants. TAS peut continuer à crier dans le désert. Personne ne l’écoute plus.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Malick Mbaye.
Mis en ligne : 11/09/2025
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