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La découverte de têtes de cochon devant plusieurs mosquées en région parisienne le 9 septembre 2025 a suscité une vague d’indignation unanime, à juste titre. Ces actes odieux, qualifiés de « provocation à la haine aggravée », ont été condamnés par l’ensemble de la classe politique, du président de la République aux maires en passant par les ministres. Pourtant, cette mobilisation générale contraste étrangement avec le silence assourdissant qui entoure les violences répétées contre les églises et les fidèles chrétiens en France. Comment expliquer cette indignation sélective, où certains crimes semblent plus dignes d’attention que d’autres ?
La France, terre de laïcité, est régulièrement secouée par des actes antireligieux. Les chiffres du ministère de l’Intérieur sont édifiants : entre janvier et mai 2025, 145 actes antimusulmans ont été recensés, soit une hausse de 75 % par rapport à 2024. Une tendance alarmante, qui mérite une réponse ferme. Mais dans le même temps, 322 actes antichrétiens ont été comptabilisés sur la même période, soit une augmentation de 13 % par rapport à l’année précédente. Pourtant, ces chiffres ne provoquent ni rassemblements massifs, ni déclarations solennelles, ni enquêtes prioritaires. Les églises pillées, les prêtres agressés, les cimetières profanés : ces violences, bien que moins médiatisées, sont une réalité quotidienne. En 2024, 770 actes antichrétiens ont été recensés, dont une recrudescence inquiétante d’incendies criminels visant des églises, avec une hausse de plus de 30 % par rapport à 2023. Où est la « solidarité nationale » pour ces victimes ?
L’article sur les têtes de cochon devant les mosquées met en lumière une réaction politique immédiate et unie. Emmanuel Macron, Anne Hidalgo, Bruno Retailleau : tous ont exprimé leur « soutien » et leur « indignation ». Les associations musulmanes, comme l’ADDAM, sont reçues à Matignon, et les médias relaient massivement l’information. À l’inverse, quand une église est vandalisée ou qu’un prêtre est agressé, les réactions se font discrètes, voire absentes. Prenons l’exemple de l’incendie criminel de l’église Saint-Omer en février 2025 : peu de communiqués officiels, aucune mobilisation populaire, et encore moins de promesses de « réaction forte » des autorités. Pourtant, ces actes ne sont pas moins graves. Ils traduisent une même haine, une même volonté de blesser une communauté dans sa foi et son identité.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les actes antimusulmans représentent 7 % des faits antireligieux, tandis que les actes antichrétiens en constituent environ un tiers. Pourtant, ces derniers ne bénéficient pas de la même couverture médiatique ni de la même mobilisation politique. Pourquoi une tête de cochon devant une mosquée provoque-t-elle plus d’émoi qu’une croix brisée ou une hostie profanée ?
En 2024, un prêtre a été poignardé à Lyon, des églises ont été taguées ou incendiées dans plusieurs régions, et des fidèles ont été insultés ou agressés. Où sont les rassemblements, les minutes de silence, les tribunes dans la presse ? La mort d’Aboubakar Cissé dans une mosquée du Gard a ému à juste titre, mais qu’en est-il des prêtres tués ou des paroissiens menacés ?
Quand des symboles juifs ou musulmans sont visés, la République se dit « en danger ». Quand ce sont des églises, on évoque pudiquement des « faits divers ». Cette différence de traitement révèle une forme de mépris envers le christianisme, perçu comme une religion dominante, donc moins « vulnérable ». Pourtant, la liberté de culte doit être protégée pour tous, sans distinction.
En Allemagne ou en Italie, les attaques contre les églises suscitent une indignation nationale. En France, elles passent souvent inaperçues. En 2023, l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens classait la France parmi les pays où les violences antichrétiennes étaient les plus fortes en Europe. Pourtant, aucun plan d’urgence n’a été annoncé, aucune cellule de crise n’a été créée. À l’inverse, chaque acte antimusulman donne lieu à des déclarations solennelles et à des promesses d’action. Cette disparité est d’autant plus choquante que les chrétiens, majoritaires en France, voient leurs lieux de culte régulièrement profanés sans que cela ne déclenche de vague de solidarité.
La France ne peut se permettre une indignation à géométrie variable. La laïcité exige que toutes les croyances soient respectées et protégées de manière égale. Condamner les actes antimusulmans est une nécessité ; mais ignorer les violences contre les chrétiens est une injustice. Il faut que les autorités et les médias traitent ces crimes avec la même gravité, et que la société civile se mobilise pour défendre tous les croyants, quels que soient leur foi ou leur nombre. Sinon, c’est la crédibilité même de notre République qui sera remise en cause.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Jean Luc.
Mis en ligne : 12/09/2025
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