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Le ministre de l’Intérieur, Me. Bamba Cissé, a récemment annoncé une série de mesures fermes pour lutter contre les occupations anarchiques de la voie publique au Sénégal. Dans une lettre circulaire adressée aux gouverneurs et préfets, il exige un recensement exhaustif des installations précaires et commerces informels d’ici le 25 septembre 2025, suivi de plans d’action régionaux pour y mettre fin. Cette décision, souvent reportée par le passé, marque un tournant bienvenu.
En agissant avec détermination, le ministre répond à une attente légitime des citoyens : celle de villes plus sûres, plus propres et mieux organisées. Il est temps de saluer cette initiative courageuse, indispensable pour restaurer l’ordre public et redonner aux espaces urbains leur vocation première.
Dakar et d’autres villes sénégalaises suffoquent sous le poids d’une urbanisation mal maîtrisée. Les trottoirs envahis par des étals informels, les stationnements sauvages, les déchets accumulés et les risques d’accidents ou d’insécurité sont devenus le quotidien de millions de Sénégalais. L’occupation anarchique de la voie publique aggrave non seulement la congestion routière, mais aussi l’insalubrité et la dégradation du cadre de vie. Ces désordres ne sont pas une fatalité : ils résultent d’années d’inaction et de tolérance excessive. Le ministre, en prenant le taureau par les cornes, brise enfin ce cycle de laxisme.
Contrairement aux critiques hâtives, la méthode choisie par Me. Bamba Cissé est loin d’être brutale. Le recensement préalable, la collaboration avec les collectivités locales et les forces de sécurité, ainsi que l’élaboration de calendriers régionaux montrent une volonté de planifier plutôt que d’improviser. Cette approche permet d’identifier les occupations problématiques, de distinguer les commerçants de bonne foi des abusifs, et d’envisager des solutions adaptées à chaque contexte. Loin d’être une simple opération de nettoyage, ces mesures s’inscrivent dans une logique de restauration de l’autorité de l’État et de protection des usagers légitimes de l’espace public.
Les occupations sauvages obstruent les trottoirs, rendent les rues impraticables et favorisent les accidents. À Dakar, des quartiers entiers sont devenus des zones de non-droit, où piétons et automobilistes circulent au péril de leur sécurité. En libérant ces espaces, on réduit les risques d’accidents, de vols et de propagation de maladies liées à l’insalubrité.
Pourquoi ceux qui paient des taxes et respectent les règles devraient-ils subir la concurrence déloyale de vendeurs informels qui occupent gratuitement l’espace public ? La mesure du ministre rétablira l’équité et encouragera la formalisation des activités économiques.
Une ville propre et ordonnée est un atout majeur pour attirer les investisseurs et les touristes. Des pays comme le Rwanda ou Singapour ont montré que l’ordre urbain est un levier de développement économique. À l’inverse, le désordre décourage les partenariats et donne une image négative du pays.
Trop longtemps, l’État a fermé les yeux sur ces pratiques, créant un sentiment d’injustice et de désorganisation. En agissant avec fermeté, le ministre restaure la crédibilité des institutions et montre que les règles s’appliquent à tous, sans exceptions.
Au Rwanda, la politique de « zéro tolérance » envers les occupations illégales, couplée à des alternatives pour les commerçants (marchés aménagés, microcrédits), a transformé Kigali en une ville modèle en Afrique. Au Maroc, des opérations similaires ont permis de désengorger les centres-villes tout en intégrant progressivement une partie du secteur informel. Ces exemples prouvent qu’avec une volonté politique claire, des résultats concrets sont possibles.
Certains craignent que ces mesures ne pénalisent les plus vulnérables. Pourtant, le ministre a précisé que des discussions seraient ouvertes pour trouver des « bonnes formules » respectant les préoccupations de chacun. L’objectif n’est pas d’exclure, mais d’organiser. Des solutions existent : marchés couverts, espaces dédiés, accompagnement vers la formalisation. Ce qui manque souvent, c’est la volonté d’agir. Celle-ci est enfin là.
La décision de Me. Bamba Cissé est une bonne nouvelle pour le Sénégal. Elle marque la fin d’une époque où l’anarchie urbaine était tolérée par résignation. Bien sûr, le succès de cette politique dépendra de sa mise en œuvre : il faudra veiller à ce que les opérations se déroulent dans le respect des droits et avec un vrai dialogue social.
Mais une chose est sûre : sans cette initiative, rien ne changerait. Le ministre a le mérite d’oser là où ses prédécesseurs ont échoué. Soutenons cette démarche, exigeons qu’elle aille jusqu’au bout, et travaillons ensemble à bâtir des villes où ordre, justice et développement riment enfin avec progrès. Le Sénégal le mérite.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mbaye Dia.
Mis en ligne : 24/09/2025
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