Thiaroye 44 : La France face à son passé sanglant, Diomaye ne lâche rien - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Eva | Publié le 21/10/2025 12:10:00

Thiaroye 44 : La France face à son passé sanglant, Diomaye ne lâche rien

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Lors de la remise du Livre blanc sur le massacre de Thiaroye au Palais présidentiel, le président Bassirou Diomaye Faye a exprimé toute son amertume envers la France. Cette déclaration, loin d’être un simple acte de mémoire, pourrait être perçue comme une tentative désespérée d’attirer l’attention internationale sur un sujet longtemps ignoré, révélant ainsi l’impuissance du Sénégal face à son ancien colonisateur.

Le massacre de Thiaroye, survenu en 1944, reste une page douloureuse de l’histoire du Sénégal, un événement qui a longtemps été obscurci par le silence. Alors que le pays s’apprête à commémorer le 80ᵉ anniversaire de cette tragédie, le président Faye a choisi de rendre hommage à la mémoire des tirailleurs africains, tout en dénonçant la réticence de la France à dévoiler ses archives. Ce moment, censé être une célébration de la mémoire, s’est transformé en un cri de désespoir face à l’indifférence persistante d’une ancienne puissance coloniale.

Dans son discours, le président Faye a affirmé : « Je dois exprimer, avec une certaine amertume, que la coopération attendue de la République française, dans la mise à disposition complète des archives, n’a pas toujours été à la hauteur de nos espérances. » Cette déclaration, bien que poignante, semble refléter une faiblesse institutionnelle. En comparant cette situation à celle d’un enfant qui appelle à l’aide sans que personne ne réponde, il devient évident que le Sénégal se retrouve dans une position d’attente, espérant une reconnaissance qui ne vient pas. La France, en tant qu’ancienne puissance coloniale, semble plus préoccupée par la préservation de son image que par la réconciliation historique.

D’une part, la déclaration du président peut être vue comme une admission d’impuissance. En effet, il souligne que le Sénégal n’a pas reçu le soutien escompté de la France, ce qui pose la question de la véritable volonté de cette dernière de faire face à son passé colonial. En comparaison, c’est comme si un élève, après des années de travail acharné, se voyait refuser son diplôme par un professeur qui refuse de reconnaître ses efforts. D’autre part, cette situation met en lumière la difficulté pour le Sénégal de revendiquer son histoire sans l’appui de ceux qui l’ont écrite. Le Livre blanc, loin d’être une simple compilation de faits, devient un symbole de la lutte pour la reconnaissance et la vérité.

Bien que le président Faye ait souligné l’engagement de l’État à poursuivre les recherches et à réhabiliter cette page douloureuse de l’histoire, il faut s’interroger sur l’efficacité de ces efforts. La détermination affichée semble, en réalité, se heurter à un mur d’indifférence. La comparaison avec un athlète qui court sans jamais franchir la ligne d’arrivée illustre parfaitement cette lutte vaine pour une reconnaissance qui semble toujours hors de portée.

Pour renforcer cette analyse, il est pertinent de rappeler que de nombreux pays anciennement colonisés continuent de faire face à des défis similaires. Les archives coloniales, souvent gardées sous clé, représentent un enjeu majeur dans la quête de vérité et de réconciliation. Des pays comme l’Algérie ou le Vietnam ont également dû lutter pour obtenir l’accès à leurs propres histoires, témoignant ainsi d’une tendance généralisée à la réticence des anciennes puissances coloniales à faire face à leur passé. Cela soulève des questions sur la sincérité des discours sur la mémoire et la réconciliation.

La déclaration du président Bassirou Diomaye Faye, bien que chargée d’émotion, révèle une réalité troublante : celle d’un Sénégal qui se débat pour obtenir la reconnaissance de son histoire face à une France toujours réticente. Cette situation illustre non seulement l’impuissance d’un pays face à son passé colonial, mais aussi la difficulté d’une nation à se reconstruire sans le soutien de ceux qui l’ont autrefois dominée.

Il faut que les citoyens s’engagent dans cette lutte pour la mémoire et la vérité. Il faut exiger une plus grande transparence et une reconnaissance des injustices passées. La mémoire des tirailleurs africains mérite d’être honorée, non seulement par des discours, mais par des actions concrètes qui permettent enfin de tourner la page sur un passé douloureux.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Oumar Diop.
Mis en ligne : 21/10/2025

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