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Dans son intervention au Grand Jury de la RFM, le professeur Moussa Diaw a dressé un constat alarmant du paysage médiatique sénégalais. Sa critique acerbe met en lumière un désordre croissant, où l’improvisation s’est substituée à la rigueur journalistique. Je partage son inquiétude : la dérive des médias sénégalais constitue un terreau fertile pour la désinformation et la manipulation politique.
Le Sénégal, réputé pour sa tradition démocratique et sa liberté d’expression, semble aujourd’hui en proie à une crise médiatique sans précédent. Les réseaux sociaux, tout en offrant un espace de débat, sont également devenus le champ de bataille de fausses informations et de discours incendiaires. Dans ce contexte, la voix de ceux qui devraient éclairer le public est souvent noyée sous les cris des chroniqueurs auto-proclamés, dont la légitimité est plus que douteuse.
Le professeur Diaw dénonce avec justesse la situation actuelle, où « tout le monde s’improvise chroniqueur ». Cette phrase résonne comme un cri d’alarme face à une réalité désolante. Dans un paysage où l’information devrait être rigoureuse et fondée, nous assistons à une cacophonie où l’injure et la diffamation prennent le pas sur le débat d’idées. C’est comme si, dans un orchestre, les musiciens jouaient chacun leur propre mélodie, créant ainsi un vacarme insupportable.
La montée en puissance de ces chroniqueurs sans formation ni déontologie est préoccupante. Leur présence sur les ondes et les plateformes numériques ne fait qu’exacerber les tensions politiques. Comme un feu de forêt, cette désinformation se propage rapidement, et les conséquences peuvent être désastreuses. Les attaques personnelles et les provocations deviennent monnaie courante, transformant le débat public en un véritable ring de boxe où l’argumentation est remplacée par la violence verbale.
Il est normal de rappeler que la presse a un rôle fondamental dans une démocratie : celle d’informer, d’éduquer et de réguler le débat. Or, lorsque la liberté d’expression se transforme en liberté d’insulter, nous nous éloignons de cette mission essentielle. Comme l’a souligné le Pr Diaw, il est urgent d’instaurer un dialogue constructif entre les autorités, les médias et les organes de régulation.
En analysant cette dérive, il faut comprendre que les médias ne sont pas seulement des relais d’information, mais des acteurs de la société. La désinformation qui prospère aujourd’hui est le reflet d’un manque de régulation et d’un cadre juridique obsolète. Nous devons réorganiser notre système médiatique pour qu’il puisse faire face aux défis posés par les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. Le professeur Diaw appelle à une réforme profonde, et je ne peux qu’approuver cette nécessité.
Des études montrent que les médias non régulés peuvent avoir des effets dévastateurs sur la perception du public et la confiance envers les institutions. En France, par exemple, des initiatives ont été mises en place pour encadrer la liberté d’expression sur les réseaux sociaux. Le Sénégal pourrait s’inspirer de ces modèles pour éviter de sombrer davantage dans le chaos médiatique.
Le constat dressé par le professeur Moussa Diaw est clair : nous sommes à un tournant décisif. La dérive des médias sénégalais n’est pas qu’un simple désagrément ; elle représente une menace sérieuse pour notre démocratie. Il est temps d’agir, de réformer et de redonner aux médias leur rôle d’éducateurs et de régulateurs.
Je vous invite, chers lecteurs, à vous engager dans cette réflexion cruciale. Exigeons ensemble une presse responsable et éthique, car notre avenir démocratique en dépend.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Demba Sall.
Mis en ligne : 27/10/2025
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