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L’histoire de Mamadou et Aminata n’est pas un simple drame conjugal. C’est le reflet d’un tabou persistant, d’une hypocrisie sociale et d’un manque cruel d’éducation autour du VIH au Sénégal. Derrière ce récit douloureux, se cache une question fondamentale : pourquoi, en 2025, tant de personnes préfèrent encore cacher leur séropositivité plutôt que d’en parler ouvertement à leur partenaire ?
Mamadou a épousé Aminata en décembre 2022, convaincu d’avoir trouvé la femme de sa vie. Deux enfants plus tard, il découvre que sa femme est séropositive depuis des années. Pire encore, il apprend qu’elle le savait avant leur mariage et qu’elle a sciemment dissimulé son état de santé. Pour lui, le choc n’est pas seulement médical il est moral, affectif et psychologique. Comment continuer à faire confiance à quelqu’un qui a bâti son couple sur le mensonge ?
Mais ce cas, aussi révoltant soit-il, met surtout en lumière un malaise collectif. Aminata n’est pas la seule responsable. Elle est aussi le produit d’une société qui diabolise les personnes vivant avec le VIH, au point de les pousser à la clandestinité. Le silence, la honte et la peur du rejet poussent trop souvent les séropositifs à mentir, à se cacher, à fuir. Et ce mensonge, malheureusement, détruit des vies.
Il faut oser le dire : le VIH n’est plus une condamnation à mort, mais le stigmate, lui, tue encore. Beaucoup de Sénégalais ignorent encore qu’un couple « discordant » où l’un est séropositif et l’autre non peut vivre ensemble, avoir des enfants sains et mener une vie normale, à condition que la vérité soit dite dès le départ et que le traitement soit suivi.
Le véritable crime d’Aminata n’est donc pas d’être séropositive, mais d’avoir refusé la vérité à celui qui partageait sa vie. En cachant son état, elle a privé Mamadou de son droit le plus élémentaire : celui de choisir en connaissance de cause. Elle a trahi la confiance, l’essence même du mariage. Et c’est ce silence, plus que la maladie, qui détruit tout.
Ce drame doit servir d’électrochoc. Le Sénégal ne peut plus continuer à parler du VIH comme d’un sujet honteux ou réservé aux « autres ». Tant que la société jugera plus vite qu’elle ne comprendra, des femmes et des hommes continueront de vivre dans le mensonge. Tant que les campagnes de sensibilisation resteront timides et moralisatrices, la peur dominera la parole.
Il est temps de replacer l’éducation sexuelle, la prévention et la vérité au centre du débat public. Parler du VIH, ce n’est pas salir une image, c’est sauver des vies. Aimer quelqu’un, ce n’est pas lui cacher sa maladie, c’est lui donner la possibilité de choisir, de protéger, de comprendre.
Mamadou a été trahi par une femme, mais aussi par un système qui préfère la honte au dialogue. Et tant que ce silence perdurera, d’autres couples vivront la même tragédie non pas à cause du virus, mais à cause du mensonge.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 01/11/2025
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