Désunion au sommet : La retenue de Diomaye Faye, une leçon de gouvernance - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Eva | Publié le 19/11/2025 12:11:00

Désunion au sommet : La retenue de Diomaye Faye, une leçon de gouvernance

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Dans l’émission Faram Facce sur la TFM, Thierno Alassane Sall a révélé ce que beaucoup chuchotaient : une crise profonde agite le sommet de l’État sénégalais, opposant le président Bassirou Diomaye Faye à son Premier ministre Ousmane Sonko. Selon TAS, le chef du gouvernement multiplierait les « actes d’insubordination », les provocations, voire les humiliations envers le président, tandis que ce dernier, avec une sagesse rare, s’efforce de contenir la tension pour éviter l’éclatement public. Face à ces révélations, la retenue et la maturité politique de Bassirou Diomaye Faye méritent d’être saluées, car elles incarnent une gouvernance responsable, tournée vers l’intérêt supérieur de la nation.

Élu en mars 2024 dans un contexte de crise politique et sociale, Bassirou Diomaye Faye a hérité d’un pays divisé, endetté, et assoiffé de changement. Son accession au pouvoir, portée par une alliance historique avec Ousmane Sonko, symbolisait l’espoir d’une rupture avec les pratiques du passé. Pourtant, un an plus tard, les défis restent immenses : relancer l’économie, restaurer la confiance dans les institutions, et gérer les attentes d’une jeunesse impatiente. Dans ce contexte, chaque geste, chaque parole des dirigeants compte double. La crise interne évoquée par Thierno Alassane Sall n’est donc pas anodine : elle interroge la capacité du pouvoir à rester uni face à l’urgence nationale.

Thierno Alassane Sall, figure respectée pour son parcours et son expertise, pointe du doigt une réalité troublante : Ousmane Sonko, par ses actes, semble défier l’autorité présidentielle, risquant de fragiliser l’exécutif. Pourtant, ce qui frappe dans cette affaire, c’est l’attitude de Bassirou Diomaye Faye. Plutôt que de répondre à la provocation par la provocation, le président choisit la voie de la modération, de la concertation, et du dialogue. Une posture qui rappelle celle de grands dirigeants historiques, comme Nelson Mandela ou John F. Kennedy, qui ont su désamorcer des crises internes ou internationales par la diplomatie et la mesure, évitant ainsi l’escalade et préservant la stabilité.

Cette retenue n’est pas une faiblesse, mais une stratégie. En évitant de rendre publique la fracture, Faye protège l’image du Sénégal, déjà mise à mal par des années de tensions politiques. Il montre que la véritable autorité ne se mesure pas à la capacité de dominer, mais à celle de fédérer, même dans l’adversité. Son approche contraste avec celle de Sonko, dont les prises de position publiques et les absences répétées (comme son récent congé) alimentent les spéculations et divisent l’opinion.

Dans un pays où les institutions ont été souvent fragilisées par des luttes de pouvoir, la modération de Faye est un rempart contre le chaos. En refusant de céder à la logique du conflit, il préserve la crédibilité de l’État et la confiance des partenaires internationaux, essentiels pour la relance économique.

L’Histoire regorge de cas où des dirigeants ont évité des crises majeures grâce à leur sang-froid. Kennedy pendant la crise des missiles de Cuba, ou Mandela lors de la transition post-apartheid, ont montré que la retenue peut sauver des nations. Faye s’inscrit dans cette lignée, en privilégiant le long terme à l’émotion immédiate.

Élu avec plus de 54 % des voix, Faye incarne la volonté populaire. Son refus de s’engager dans une guerre publique avec Sonko, malgré les provocations, prouve qu’il place l’intérêt général au-dessus des ego. Une posture d’autant plus nécessaire que le Sénégal traverse une période de réformes structurelles, où chaque énergie doit être tournée vers la reconstruction.

Le Sénégal a besoin de cohésion pour affronter ses défis. En évitant l’escalade, Faye protège le capital social et politique du pays, évitant que les divisions internes ne deviennent un frein au développement.

À l’inverse, des exemples comme celui du Brésil sous Bolsonaro et Lula, ou de la Côte d’Ivoire pendant la crise post-électorale de 2010, montrent comment l’absence de retenue peut plonger un pays dans le chaos. Les dirigeants qui cèdent à la tentation de la confrontation directe paient souvent un prix lourd : instabilité, perte de crédibilité, et parfois même violence. Faye, lui, semble avoir tiré les leçons de ces erreurs.

Face aux provocations et aux tensions, Bassirou Diomaye Faye fait un choix courageux : celui de la responsabilité. En refusant de transformer une crise interne en spectacle public, il montre que la vraie grandeur d’un dirigeant se mesure à sa capacité à protéger son peuple, même au prix de sacrifices personnels. Thierno Alassane Sall a raison de souligner les dysfonctionnements, mais il a tort de sous-estimer la force de la retenue. Dans un Sénégal en quête de stabilité, cette posture n’est pas un aveu de faiblesse, mais la marque d’un leadership mature, tourné vers l’avenir.

Et si, finalement, la véritable autorité était celle qui sait se taire pour mieux agir ?

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Bocar Fall.
Mis en ligne : 19/11/2025

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