Affaire Prodac : La fin d’un système où l’opacité régnait en maître - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Justice | Par Eva | Publié le 21/11/2025 12:11:00

Affaire Prodac : La fin d’un système où l’opacité régnait en maître

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L’actualité judiciaire sénégalaise est marquée par un rebondissement majeur dans l’affaire du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac). L’arrestation de Pape Malick Ndour, ancien coordonnateur du programme, pour des faits présumés d’association de malfaiteurs, d’escroquerie sur les deniers publics et de blanchiment de capitaux, relance une affaire déjà explosive. Ce supplétif du parquet financier, rare et lourd de conséquences, confirme une volonté inébranlable des autorités actuelles de faire toute la lumière sur les dérives passées.

Nous saluons cette démarche, gage de transparence et de reddition des comptes, essentielle pour restaurer la confiance des Sénégalais dans leurs institutions.

Le Prodac, lancé sous l’égide de l’ancien ministre de la Jeunesse Mame Mbaye Niang, était censé moderniser l’agriculture sénégalaise. Pourtant, des virements suspects, comme celui de 2,7 milliards de francs CFA vers la société Green 2000 sans preuve de livraison du matériel agricole, ont révélé un système de détournements massifs. Les investigations s’élargissent désormais à d’éventuelles rétrocommissions impliquant plusieurs personnalités politiques et partenaires privés, dont Mame Mbaye Niang lui-même, aujourd’hui à l’étranger mais dans le viseur de la justice.

L’affaire Prodac illustre l’ampleur des malversations qui ont miné la gestion des fonds publics sous le précédent régime. Le virement de 2,7 milliards, effectué sur la base de factures pro forma, est emblématique d’un système où l’opacité et l’impunité semblaient la règle. Le supplétif du parquet, en demandant l’élargissement des investigations, envoie un signal fort : plus aucun responsable ne sera épargné, quel que soit son rang. Cette rigueur judiciaire contraste avec les années où de tels agissements passaient inaperçus, voire étaient couverts.

L’arrestation de Pape Malick Ndour et l’implication de figures politiques de premier plan montrent que la justice sénégalaise, sous l’impulsion du gouvernement actuel, brise les tabous. Les enquêtes en cours, y compris celles visant Mame Mbaye Niang, prouvent que personne n’est au-dessus des lois.

En révélant la « dette cachée » et en engageant des poursuites, les autorités actuelles restaurent la crédibilité de l’État. Le FMI a d’ailleurs salué cette démarche, essentielle pour débloquer des financements internationaux et relancer l’économie.

Le Sénégal, en s’attaquant aux réseaux de corruption, donne l’exemple à une région où l’impunité reste trop souvent la norme. Des affaires similaires, comme celle du fonds Covid-19 ou les poursuites contre d’anciens ministres, renforcent cette dynamique.

Les sommes détournées dans le cadre du Prodac auraient pu financer des projets vitaux pour les populations. Leur récupération est un impératif moral et économique, surtout dans un contexte de crise budgétaire.

Au Maroc, l’affaire dite de l’« Escobar du Sahara » a montré comment des figures politiques peuvent être impliquées dans des réseaux criminels à grande échelle. Au Gabon, la famille Bongo fait face à des poursuites pour blanchiment et détournement. Ces exemples rappellent que la lutte contre la corruption est un combat universel, mais que le Sénégal, par sa détermination, se distingue.

Le supplétif dans l’affaire Prodac est bien plus qu’un acte judiciaire : c’est un symbole de rupture avec les pratiques du passé. En s’attaquant aux racines de la corruption, le Sénégal pose les bases d’une gouvernance plus saine et plus juste. Nous ne pouvons que soutenir cette démarche, qui honore la démocratie et place l’intérêt général au-dessus des intérêts particuliers. La justice doit aller jusqu’au bout, pour que jamais plus de tels abus ne se reproduisent. La transparence n’est pas une option, mais une nécessité pour bâtir un avenir meilleur.

La question de la réouverture du procès opposant Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang, souvent évoquée pour des raisons politiques, ne doit pas occulter l’essentiel : la lutte contre la corruption est un combat de tous les jours, qui exige rigueur et persévérance.

Comment percevez-vous l’évolution de la lutte contre la corruption au Sénégal, et quelles mesures supplémentaires pourraient renforcer cette dynamique ?

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Oumar Tall.
Mis en ligne : 21/11/2025

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