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Le Train express régional (TER) au Sénégal semble sur le point d’entrer dans une nouvelle phase de son développement avec l’extension prévue vers Thiès et Mbour. Cependant, l’Agence française de développement (AFD) exprime des doutes quant à la viabilité de ce projet, soulignant ainsi les insuffisances du Sénégal dans la gestion de ses infrastructures. Ce scepticisme mérite d’être examiné de plus près, car il pourrait en dire long sur les capacités de l’État à mener à bien des projets d’envergure.
Le projet d’extension du TER s’inscrit dans le cadre de la Vision Sénégal 2050, une initiative ambitieuse visant à moderniser les infrastructures du pays. Après la mise en service de la liaison Dakar-Diamniadio, l’État sénégalais semble vouloir capitaliser sur cette première réussite. Pourtant, les réticences de l’AFD à financer l’étude de faisabilité de cette extension, à hauteur de 4 millions d’euros, soulèvent des questions quant à la planification nationale et à la pertinence de ce projet dans le contexte actuel.
L’article d’origine, relayé par Le Quotidien et Senego, met en lumière les préoccupations de l’AFD sur la place du projet dans les priorités nationales. En effet, l’agence française s’interroge sur la compatibilité de cette extension avec le futur corridor ferroviaire Dakar-Tambacounda, également en préparation. Ces doutes ne sont pas sans fondement, car ils témoignent d’une certaine méfiance vis-à-vis de la capacité du Sénégal à gérer efficacement ses infrastructures.
Plusieurs éléments viennent étayer cette position critique. Tout d’abord, le manque de clarté sur la planification nationale soulève des inquiétudes quant à l’efficacité des décisions prises par le gouvernement. À l’instar d’un architecte qui hésiterait à poser la première pierre d’un édifice sans avoir établi de plan solide, l’AFD semble craindre que le Sénégal ne soit pas prêt à soutenir un projet de cette ampleur. De plus, la nécessité de réunions techniques entre l’AFD, la SENTER, le ministère des Transports et d’autres acteurs souligne un manque de coordination qui pourrait freiner le développement du réseau ferroviaire.
Le scepticisme de l’AFD ne se limite pas à des considérations financières. Il remet en question la capacité du Sénégal à mener à bien des projets d’infrastructure, un domaine où le pays a souvent été critiqué pour son manque de vision et de stratégie. Les retards accumulés dans d’autres projets d’infrastructure, tels que la réhabilitation des routes ou l’amélioration des services publics, alimentent des doutes légitimes sur l’avenir du TER. Comme un élève qui peine à obtenir de bons résultats malgré des promesses d’efforts, le Sénégal doit prouver qu’il peut transformer ses ambitions en réalisations concrètes.
L’importance de l’extension du TER ne peut être sous-estimée, mais les doutes exprimés par l’AFD devraient servir de signal d’alarme pour les décideurs sénégalais. L’Union européenne, qui a également manifesté son intérêt pour cofinancer l’étude, pourrait faire face à des réticences similaires si des garanties ne sont pas fournies. En outre, des exemples d’autres pays africains ayant échoué dans des projets d’infrastructure similaires pourraient servir de leçon pour le Sénégal. La réussite de tels projets dépend souvent d’une planification rigoureuse et d’une exécution sans faille, des éléments qui semblent actuellement faire défaut.
Les doutes de l’AFD sur la viabilité du projet d’extension du TER révèlent une réalité préoccupante concernant la gestion des infrastructures au Sénégal. Le pays doit impérativement démontrer sa capacité à planifier et à exécuter des projets d’envergure pour ne pas compromettre son avenir. Le scepticisme de l’AFD n’est pas qu’un simple obstacle financier, mais un appel à la responsabilité et à l’engagement des autorités sénégalaises.
Il faut que les citoyens et les acteurs concernés s’engagent dans le débat sur la gestion des infrastructures au Sénégal. La transparence et la responsabilité doivent devenir des priorités pour garantir que les ambitions du pays ne restent pas de simples promesses sur le papier.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Jean Phillipe.
Mis en ligne : 25/11/2025
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