Les opinions exprimées dans cet article sont celles d’un contributeur externe. NotreContinent.com est une plateforme qui encourage la libre expression, la diversité des opinions et les débats respectueux, conformément à notre charte éditoriale « Sur NotreContinent.com chacun est invité à publier ses idées »
Dakar, autrefois vibrante de vie maritime, se trouve aujourd’hui défigurée par une urbanisation galopante qui la coupe de son océan. Les plages, jadis lieux de rencontre et de culture, sont désormais des territoires réservés à une élite. Ce constat amer révèle une réalité où la majorité des Dakarois se retrouve exclue de leur propre héritage maritime.
La presqu’île de Dakar, reconnue comme la plus maritime d’Afrique, est aujourd’hui un symbole de l’inaccessibilité croissante à la mer. Les plages sont closées, les falaises bétonnées, et les sentiers qui menaient à l’océan sont effacés. Ce qui était autrefois un espace de partage et de vie est devenu un privilège. Les Dakarois, dans leur majorité, doivent se contenter de ruelles saturées et de plages bondées, tandis que l’accès à l’eau est confisqué par des hôtels et des résidences privées.
La mer, qui devrait être un bien commun, est désormais un décor pour les nantis. Comme certain le souligne, « on vit sur une presqu’île… sans voir la mer ». Cette situation ne peut être considérée comme une fatalité. Au contraire, elle soulève des questions sur le droit à la ville et à la mer, qui sont intimement liés. La mer ne devrait pas être réservée à une élite, mais accessible à tous, comme un espace de santé, de culture et de liberté.
Il est impératif de reconnaître les bénéfices d’un accès élargi à l’océan. Les études montrent que l’accès à l’eau réduit le stress et améliore la qualité de vie. À l’instar de Barcelone, qui a restitué 4,5 km de plages publiques, ou de Rio, qui protège la vue sur Copacabana, Dakar doit s’inspirer de ces exemples. La plage est un lieu où les différences sociales s’estompent, et où chacun peut se retrouver. En privant la majorité de cet accès, la ville se coupe de son âme.
Le constat est amer : les plages et l’accès à l’océan sont devenus des privilèges réservés à une élite, laissant la majorité des Dakarois dans l’indifférence. Ce phénomène de privatisation de l’espace maritime est alarmant. La mer, qui devrait être un symbole d’unité et de partage, est en train de se transformer en un terrain de jeu pour les riches. Comme l’affirme Oumar Ba, « la mer n’appartient à personne en particulier donc elle appartient à tous ». Cette affirmation doit résonner comme un appel à la révolte contre cette inégalité grandissante.
De nombreuses villes à travers le monde ont décidé de rétablir l’accès à leur littoral. Vancouver, par exemple, protège 28 km de littoral public, tandis que certaines villes méditerranéennes ont mis en place des politiques pour garantir l’accès à la mer. Ces choix politiques ne sont pas que des décisions administratives ; ils sont des déclarations de valeurs. Dakar doit également faire ce choix pour ne pas laisser ses citoyens dans l’oubli.
Dakar est à un tournant décisif. La mer, qui devrait être au cœur de son identité, est en train d’être confisquée. Les Dakarois méritent d’avoir accès à leur héritage maritime. Restituer cet accès, c’est renouer avec l’essence même de la ville, créer des emplois et renforcer la cohésion sociale.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Adja Astou F.
Mis en ligne : 19/12/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.





