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La récente apparition d’une multitude de mendiants, souvent étrangers, dans les rues de Dakar, soulève des interrogations profondes sur la perception de la mendicité dans la société sénégalaise. Ce phénomène, loin d’être nouveau, prend une tournure inquiétante, révélant une stigmatisation qui semble s’ancrer dans des préjugés raciaux. La réaction face à cette situation met en lumière un racisme insidieux qui, bien que souvent voilé, est bien présent au cœur des mentalités.
Dans un pays où la mendicité a toujours fait partie du paysage urbain, notamment à travers les traditions des daara, la présence de mendiants étrangers est souvent perçue avec méfiance. Les Sénégalais, en général, ont appris à vivre avec cette réalité, mais l’arrivée de mendiants d’autres nationalités semble susciter une réaction différente. Les discours autour de ce sujet témoignent d’une inquiétude qui va au-delà de la simple question de la pauvreté. Ils révèlent une tendance à associer la mendicité à une certaine nationalité, renforçant ainsi des stéréotypes négatifs.
La mendicité, bien qu’elle soit une réalité omniprésente, devient particulièrement problématique lorsqu’elle est perçue à travers le prisme de la nationalité. Les mendiants d’origine étrangère sont souvent stigmatisés, considérés non seulement comme des individus en détresse, mais aussi comme des intrus dans un espace qui, selon certains, ne leur appartient pas. Cette perception dénote une forme de racisme qui se manifeste dans les attitudes et les comportements quotidiens. En effet, les discours publics et privés tendent à associer la mendicité à des caractéristiques culturelles ou raciales, alimentant ainsi un climat d’intolérance.
Les arguments contre cette stigmatisation sont multiples. D’abord, il est essentiel de rappeler que la mendicité n’est pas l’apanage d’une nationalité spécifique. Les inégalités économiques et les crises humanitaires touchent des populations du monde entier, et le Sénégal n’échappe pas à cette réalité. De plus, en stigmatisant les mendiants étrangers, on ignore souvent les causes profondes de leur situation : conflits, pauvreté extrême, manque d’opportunités. Par ailleurs, des études montrent que la solidarité et l’empathie envers les personnes en difficulté sont des valeurs fondamentales de la culture sénégalaise. En tournant le dos à ces valeurs, la société sénégalaise risque de perdre une part de son humanité.
La stigmatisation des mendiants étrangers à Dakar n’est pas simplement une question de mendicité, mais un miroir déformant de la société sénégalaise. Elle révèle des tensions raciales sous-jacentes, où la couleur de la peau et l’origine nationale deviennent des critères de jugement. Cette dynamique est particulièrement préoccupante dans un pays qui se veut hospitalier et ouvert. En réalité, la réaction face aux mendiants étrangers illustre une peur collective, une crainte de perdre une identité nationale face à des influences extérieures. Ce phénomène ne fait que renforcer les clivages et les inégalités, en rendant invisibles les véritables causes de la pauvreté.
Des données récentes montrent une augmentation de la pauvreté à l’échelle mondiale, exacerbée par des crises économiques et environnementales. Au Sénégal, les chiffres de la pauvreté montrent que près de 40 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Dans ce contexte, la présence de mendiants, qu’ils soient locaux ou étrangers, est une réalité à laquelle la société doit faire face. Ignorer cette réalité en stigmatisant certains groupes ne fait qu’aggraver les tensions sociales. Les témoignages de mendiants, souvent empreints de désespoir et de résilience, méritent d’être entendus et compris, plutôt que rejetés.
La stigmatisation des mendiants étrangers à Dakar est symptomatique d’un racisme insidieux qui gangrène la société sénégalaise. En se concentrant sur la nationalité des mendiants, on occulte les véritables enjeux de la pauvreté et de l’exclusion. À travers cette analyse, il devient évident que la compassion et l’empathie doivent primer sur les préjugés. La société sénégalaise, riche de son histoire et de ses valeurs, doit se questionner sur la manière dont elle perçoit et traite ceux qui, dans des moments de vulnérabilité, cherchent simplement à survivre.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 21/12/2025
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