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Le secteur foncier au Sénégal est en proie à des tensions croissantes, avec des litiges qui s’accumulent et des spoliations qui se multiplient. Malgré un budget de 270,8 milliards FCFA alloué au Ministère de l’Urbanisme pour 2026, les défis demeurent alarmants. Les tribunaux, déjà saturés, peinent à gérer les affaires liées aux attributions de terres, laissant de nombreuses victimes face à une justice inefficace.
Le foncier, qui englobe l’ensemble des questions relatives à la propriété et à l’utilisation des terres, constitue un enjeu crucial pour la stabilité sociale et économique du Sénégal. La forte urbanisation et la pression démographique exacerbent ces problématiques. Les litiges fonciers, souvent liés à des attributions doubles ou contestées, entraînent des conflits qui touchent directement les communautés locales. De plus, l’absence d’un cadastre numérisé complique la gestion et la régularisation des titres de propriété.
Les spoliations foncières, qui se manifestent par des ventes illégales de terrains publics et des falsifications de titres, révèlent les failles d’un système judiciaire déjà en difficulté. Un rapport parlementaire indique que ces pratiques sont fréquentes, rendant la situation encore plus préoccupante. Les quartiers se développent sans respect des règles d’urbanisme, ce qui entraîne des constructions sur des zones inappropriées, comme des terrains agricoles ou des emprises publiques. Ces occupations anarchiques exposent les populations à des risques tels que des inondations et des conflits communautaires.
L’inefficacité du système judiciaire est mise en lumière par le nombre croissant de litiges fonciers. En effet, les tribunaux se retrouvent engorgés par des dossiers qui pourraient être évités avec une meilleure régulation. Les lourdeurs administratives, telles que des registres papier vulnérables et des fichiers incomplets, compliquent la situation. Même avec des initiatives comme le Programme 1580, qui vise à moderniser l’administration foncière avec un budget de 4,6 milliards FCFA, les résultats tardent à se faire sentir.
Les spoliations foncières continuent de prospérer, révélant l’ineptie du système judiciaire face à ces enjeux cruciaux. Les députés ont souligné la nécessité de réformes structurelles pour remédier à ces problèmes, telles que l’accélération de la digitalisation et une meilleure transparence dans les projets immobiliers. Les retards dans la mise en œuvre de ces réformes témoignent d’une incapacité à répondre aux besoins urgents des populations affectées.
Les statistiques montrent que les litiges fonciers représentent une part significative des affaires judiciaires au Sénégal. Environ 60 % des cas traités par les tribunaux sont liés à des problèmes fonciers, ce qui illustre l’ampleur de la crise. Les conséquences de cette situation ne se limitent pas aux conflits, mais engendrent également des pertes économiques considérables pour l’État et les collectivités locales, qui voient leur développement freiné.
La situation foncière au Sénégal est marquée par des spoliations récurrentes et une justice qui peine à s’affirmer face à ces défis. Malgré des efforts budgétaires significatifs, les réformes nécessaires pour assainir le secteur restent à l’état de projet. Tant que les litiges et les pratiques illégales perdureront, le développement territorial et la paix sociale resteront compromis.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mansour Fall.
Mis en ligne : 26/12/2025
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