Le syndicat représentant les conducteurs de l’Association de Financement des Professionnels du Transport Urbain (AFTU) a récemment déclenché une grève d’une durée de 72 heures, une décision qui a eu des répercussions significatives sur la mobilité des usagers dans la capitale sénégalaise.
Fondée à Dakar le 03 avril 2001, l’AFTU a pour noble objectif de contribuer au renouvellement du parc d’autocars et d’autobus, tout en œuvrant à la professionnalisation des activités dans les domaines de l’exploitation, et en visant à améliorer la qualité du service offert à la clientèle.
En ce lundi, de nombreux individus se sont trouvés dans l’incapacité de rejoindre leurs lieux de travail à l’heure convenue en raison de l’interruption du service de l’AFTU causée par la grève de ses employés. Face à cette situation, les usagers ont été contraints de trouver d’autres moyens de transport pour effectuer leurs déplacements quotidiens.
Malheureusement, certains d’entre eux n’avaient pas été informés du mouvement social pendant le week-end et ont ainsi convergé vers les arrêts de bus, en vain, dans l’espoir de pouvoir emprunter leurs lignes habituelles.
Certains voyageurs ont même dû attendre plus de 30 minutes avant de réaliser que les bus de l’AFTU ne circulaient pas ce jour-là, peut-être en raison de quelques individus qui n’ont pas respecté le mot d’ordre de grève.
Le secteur du transport privé est devenu une équation complexe pour le gouvernement en place, rappelant la grève générale des transporteurs privés qui avait entraîné des scènes d’agressions et d’énormes pertes économiques pour le Sénégal.
Les doléances des conducteurs de bus et des vendeurs de tickets portent principalement sur l’amélioration de leurs conditions de travail, y compris une augmentation salariale pour certains et une prise en charge des employés de l’AFTU.
Il convient de noter que l’AFTU est une association créée avec l’appui de l’État et de la Banque Mondiale, réunissant quatorze GIE de transporteurs, des représentants gouvernementaux (notamment du Ministère de l’Économie et des Finances et du Ministère des Transports) et le CETUD, une entité chargée de faciliter les déplacements des citoyens à travers le pays.
Face à cette situation difficile qui perdure depuis 2005, les travailleurs de l’AFTU ont finalement décidé de changer leur approche en matière de revendications, optant pour une grève afin de dénoncer collectivement les conditions de travail précaires auxquelles ils sont confrontés.
Parmi leurs principales plaintes, on retrouve des horaires de travail exigeants allant de 4 heures du matin à 23 heures, l’absence de contrats de travail et de prestations sociales telles que l’assurance maladie, sans parler des blessures graves subies par certains conducteurs lors d’accidents, dont certains ont été amputés d’un bras, entraînant la solidarité entre collègues pour payer les frais médicaux.
D’après un des syndicalistes de l’association, les conducteurs traversent des périodes difficiles dans leur vie professionnelle en raison du non-respect des engagements contractuels de la part des propriétaires de bus, membres de l’AFTU. Récemment, l’association a augmenté le tarif du transport malgré les interdictions gouvernementales, laissant les employés insatisfaits de cette situation.
Article écrit par : Yann Kabou
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