Article opinion écrit par le contributeur : Massamba Lo
Au Sénégal, les jeux de hasard, tels que les paris sportifs et le PMU, jouent un rôle de plus en plus important dans la société. La Lonase, une entreprise publique de loterie, génère plus de la moitié de ses revenus grâce à ces activités, soit 68 milliards de francs CFA, environ 103 millions d’euros. De nombreuses personnes, en particulier les pères de famille, voient ces jeux comme une source de revenus pour leur foyer.
Dans certaines régions, comme Dakar, de nouveaux établissements de jeux virtuels et de paris sportifs attirent un public principalement composé de jeunes âgés de 20 à 30 ans. Cependant, il est à noter que la pratique des paris sportifs est formellement interdite par la religion musulmane, majoritaire au Sénégal, ce qui soulève des préoccupations.
La Lonase, spécialisée dans les paris sportifs depuis 1986, s’est associée en 2013 à Premier Bet, également connue sous le nom de Parifoot, une société internationale déjà présente dans plusieurs pays africains, pour les paris hippiques et sportifs. Cette collaboration a conduit à la prolifération de lieux de jeux dans tout le pays, en plus des nombreux kiosques de rue.
Cependant, des voix se font entendre pour sensibiliser la jeunesse aux risques de l’addiction aux jeux. Des personnalités, telles que Mamadou Sy Tounkara, ont déjà attiré l’attention sur les dangers potentiels des jeux de hasard, les qualifiant de « pernicieux » et les comparant à une « drogue » en raison de leur impact sur l’isolement et l’endettement. Malgré des panneaux « interdit aux moins de 18 ans », certains mineurs parviennent à accéder aux jeux, ce qui est source de préoccupation.
En fin de compte, la popularité croissante des paris sportifs soulève des questions quant à leur impact sur l’éducation, la vie familiale et la délinquance. Pourquoi les autorités ne réagissent-elles pas face à cette situation ?
Les récentes manifestations qui ont ciblé des bâtiments publics plutôt que les kiosques de Parifoot suscitent également des inquiétudes et appellent à un débat plus approfondi sur la place des jeux de hasard dans la société sénégalaise.
Article opinion écrit par le contributeur : Massamba Lo
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