Article opinion écrit par le contributeur : Amadou Sangounane Mboup.
Au Sénégal, le recours au maraboutage ou à la sorcellerie est très pratiqué, bien que l’usage de ces sciences occultes soit catégoriquement banni par la religion.
Pays au passé animiste, il est très difficile pour certains Sénégalais de tourner le dos à leurs coutumes, surtout si le maraboutage ou la sorcellerie permet d’atteindre un objectif précis.
« L’existence du Sénégalais semble beaucoup plus dépendre de facteurs exogènes qui la conditionnent et la régissent, qui seraient les causes, avouables ou inavouables, de ses échecs, de ses réussites, de ses maladies et même de sa mort, car rien n’échappe au soupçon despotique de l’imaginaire et à sa mordante et tyrannique logique particulière », disait un auteur.
Des aspects tels que le bonheur, la réussite, la richesse, la prospérité, la bonne santé et toute autre qualité bénéfique ne dépendent plus du mérite personnel, qui paraît accessoire, mais de facteurs étrangers à soi. Il est unanime que la pratique de la sorcellerie et du maraboutage reste un péché, mais certains pensent que c’est un héritage culturel.
Les religieux martèlent que le maraboutage et la divination, monnaies courantes au Sénégal, sont prohibés par la religion. « Ce n’est pas seulement la magie noire qu’il faut dénoncer, mais toutes les magies ; que ceux qui vont chez les marabouts sachent que durant 40 jours leurs prières ne seront pas valables ». C’est un grand péché, selon un religieux. Beaucoup de personnes ont recours aux marabouts pour nuire aux autres.
D’ailleurs, ce sont les femmes qui sont les plus versées dans cette pratique et n’hésitent pas à ensorceler leur mari pour l’avoir à leur merci, parfois pour assouvir des vengeances entre coépouses. Ces pratiques sont indignes pour les musulmans et pour les chrétiens. Cependant, c’est la coutume africaine en particulier qui encourage cela. Le Sénégalais, en général, depuis sa naissance, est confronté directement ou indirectement à ces pratiques. Qui d’entre nous n’a jamais eu à faire des sacrifices pour obtenir un avantage ou pour demander protection ?
Il faut admettre que les Sénégalais croient en Dieu, mais ne lui font pas confiance. Le maraboutage a détruit des mariages et des carrières, pire encore, des individus sains d’esprit sont rendus fous. En tant que croyants, nous devons purifier nos cœurs. Il faut rappeler que notre bien-aimé Prophète en a été victime, Allah voulant par ce fait nous montrer que nous ne devons pas aller vers ces sorciers, quel que soit notre problème. Ayons confiance en Dieu, c’est le dernier recours.
Il est alarmant que notre société puisse sombrer dans cet obscurantisme de maraboutage tous azimuts et dans de si dangereuses croyances, sans que cela ne fasse véritablement débat. Cela fait peur pour l’avenir, pour le progrès. Le sacrifice criminel des Albinos, des enfants, des bébés, des malades mentaux montre combien notre société est malade, gangrenée par une sorte de cancer social qui gagne du terrain chaque jour. La perdition s’intensifie avec ces pratiques occultes qui montrent en évidence le retour de beaucoup de Sénégalais vers les croyances païennes.
Article opinion écrit par le contributeur : Amadou Sangounane Mboup
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