La comédienne française Anouk Aimée, célèbre notamment pour son rôle dans « Un homme et une femme », de Claude Lelouch, est décédée, mardi 18 juin, à l’âge de 92 ans, a annoncé sa fille Manuela Papatakis sur son compte Instagram.
« Avec ma fille, Galaad, et ma petite fille, Mila, nous avons l’immense tristesse de vous annoncer le départ de ma maman Anouk Aimée. J’étais tout auprès d’elle lorsqu’elle s’est éteinte ce matin, chez elle, à Paris. »
Née Nicole Dreyfus le 27 avril 1932 à Paris, Anouk Aimée a vécu son enfance au cours de la Seconde Guerre mondiale. Lors de la débâcle de 1940, ses parents, un couple de comédiens, quittent Paris pour s’installer à Barbezieux en Charente. Juive, elle est alors baptisée catholique pour échapper au port de l’étoile jaune. Elle adopte son second prénom et prend le nom de sa mère, devenant ainsi Françoise Durand.
Elle prend le prénom d’Anouk à la suite de son premier rôle dans « La Maison sous la mer » de Henri Calef (1947), dès l’âge de 13 ans. Suivant une suggestion de Jacques Prévert pendant un autre tournage, elle adopte ensuite le patronyme Aimée.
Elle est lancée en 1949 par André Cayatte dans « Les amants de Vérone », puis enchaîne les films tels que « Le rideau cramoisi » (Alexandre Astruc), « L’homme qui regardait passer les trains » (Harold French), « Pot Bouille » (Julien Duvivier), « Montparnasse 19 » (Jacques Becker).
L’actrice a accédé à une notoriété internationale en partageant l’écran avec Jean-Louis Trintignant dans le mythique « Un homme et une femme » de Claude Lelouch, Palme d’or au Festival de Cannes en 1966. Le rôle lui vaudra le Golden Globe de la meilleure actrice et une nomination aux Oscars.
Elle a également été nommée au César de la meilleure actrice en 1979 pour « Mon premier amour » avant de recevoir un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, vingt-trois ans plus tard.
Icône du cinéma du XXe siècle
Anouk Aimée a tourné avec les plus grands du cinéma franco-italien : Jacques Demy (« Lola »), Federico Fellini (« La Dolce vita » et « Huit et demi »), Marco Bellocchio, Jacques Becker ou André Cayatte. On la verra plus tard dans « Prêt à porter » de Robert Altman (1994). Elle tournera aussi aux États-Unis pour Cukor et Lumet. Anouk Aimée disait pouvoir rester longtemps sans tourner. « Je ne sais pas très bien me vendre, je suis quelqu’un qui attend. J’ai besoin qu’on me pousse », disait-elle.
Elle s’était fait plus rare récemment. Mais elle avait fait un retour émouvant en 2019 à Cannes, pour reformer le couple mythique de « Un homme et une femme », dans une suite tournée par Claude Lelouch, « Les Plus belles années d’une vie ».
Article écrit par : Emilie Dème
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