Article écrit par le créateur de contenu : Rahime Pipita.
Après les récentes victoires de l’extrême droite aux élections européennes, les partis traditionnels se retrouvent à un carrefour.
Face à la montée des populismes, trois stratégies s’offrent à eux. Emmanuel Macron semble opter pour une confrontation directe. Cette méthode pourrait s’avérer efficace pour freiner l’expansion des politiques radicales.
Les partis populistes d’extrême droite ont fait des percées significatives aux élections européennes. En France, en Italie et dans trois autres pays, ils ont pris la tête. Ils ont obtenu près d’un quart des sièges au Parlement européen, talonnant de près le centre-droit.
Une Europe en crise
L’Europe est déjà fragilisée par divers défis : la guerre en Ukraine, la perspective d’un retour de Donald Trump aux États-Unis, la stagnation économique, les systèmes de protection sociale sous pression et les événements climatiques extrêmes. Les nationalistes exacerbent ces tensions. Ils sont souvent proches de Vladimir Poutine et hostiles aux politiques vertes, aux migrants et aux institutions de l’Union Européenne.
Trois options stratégiques
Les partis pro-européens traditionnels ont trois options : l’inaction, l’accommodation ou la contre-attaque. Beaucoup d’Européens considèrent, à tort, les élections européennes comme insignifiantes, ce qui explique un taux de participation inférieur à celui des élections nationales. Pourtant, les partis pro-européens conservent une majorité.
Le Parti populaire européen (PPE), dirigé par Ursula von der Leyen, a gagné des sièges malgré tout. Les partis d’extrême droite restent divisés. Ils se répartissent entre deux groupes parlementaires rivaux et certains sont indépendants. Ils diffèrent sur des questions cruciales comme la guerre en Ukraine, la politique économique, les droits LGBTQ et la coopération avec l’Union européenne. Ces divisions réduisent leur influence.
Les dangers de la complaisance
La complaisance est risquée. Le centre politique s’étend, incluant le PPE, les Socialistes et Démocrates (S&D), les Libéraux de Renew Europe et les Verts. Ursula von der Leyen pourrait être réélue présidente de la Commission européenne, mais de justesse. Cela ne garantit pas un centre pro-européen fort et stable. Les récentes campagnes électorales montrent une montée en puissance des thèmes conservateurs, surtout contre les programmes verts.
L’accommodation : Une arme à double tranchant
L’accommodation de l’extrême droite est courante au niveau national. De nombreux partis de centre-droit adoptent des politiques populistes, surtout en matière de migration. Certains gouvernent même avec eux. À l’échelle européenne, des pragmatiques suggèrent d’intégrer certains partis d’extrême droite au courant conservateur.
Von der Leyen a ainsi courtisé Giorgia Meloni, Première ministre italienne, malgré les racines néofascistes de son parti. Le risque est que l’extrême droite influence davantage le centre-droit, plutôt que l’inverse. L’évolution des politiques d’asile en Europe en est un exemple frappant. Les partis d’extrême droite peuvent ainsi se renforcer, comme l’a montré la victoire du Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders aux Pays-Bas.
La contre-attaque : Le choix de Macron
Emmanuel Macron a choisi la confrontation en convoquant des élections législatives anticipées. C’est un pari risqué, étant donné son impopularité et l’humeur hostile de l’électorat. Mais en dissolvant l’Assemblée nationale, il reprend l’initiative. La campagne électorale peut mobiliser les électeurs contre l’extrême droite, unissant des partis de gauche et de droite pour contrer le Rassemblement national.
Le pari de l’engagement
Les populistes brillent souvent en tant qu’outsiders, mais une fois au pouvoir, ils doivent faire face à la réalité. L’exemple des conservateurs britanniques après le Brexit ou la baisse de popularité du PVV de Wilders en sont des illustrations. Si le Rassemblement National remporte une majorité, il devra gérer les responsabilités gouvernementales, modérant ainsi ses politiques dures.
Cette stratégie pourrait miner la popularité de Marine Le Pen avant les élections présidentielles. Il vaut mieux un Premier ministre d’extrême droite en 2024 qu’un président en 2027. Macron mise sur l’échec des populistes à gouverner efficacement pour affaiblir leur influence à long terme.
Article écrit par le créateur de contenu : Rahime Pipita
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