Dans le viseur des autorités, le Port autonome de Dakar fait l’objet d’une enquête minutieuse concernant des flux financiers colossaux. À la tête de ce dossier, Waly Diouf Bodian, fraîchement nommé Directeur général, se trouve désormais au cœur d’une affaire brassant plus de 6 milliards de francs CFA.
Le quotidien Libération, dans son édition de ce mercredi, rapporte que le parquet de Dakar a pris la décision d’ouvrir une information judiciaire suite à un décaissement de 6,490 milliards de francs CFA au sein du Port autonome de Dakar.
L’enquête, placée sous la supervision de la Sûreté urbaine (Su) de Dakar, a déjà interrogé plusieurs responsables du Port impliqués dans cette transaction qui a débuté sous la direction d’Aboubacar Sédikh Bèye.
Pour mieux comprendre les faits, il convient de rappeler que le Port avait conclu le 10 mai 2021 une convention avec un entrepreneur, portant sur « la cession sous conditions suspensives des peines et soins édifiés sur des terrains dépendant du domaine portuaire », selon Maître Tabara Diop, notaire à Dakar.
En contrepartie des travaux effectués, l’entrepreneur était censé recevoir du Port une somme de 6,490,000,000 FCFA, payable en deux versements égaux.
Cependant, selon les informations recueillies par le journal, après avoir encaissé un acompte de 3,245,000,000 FCFA dès la signature de la convention, un avenant datant du 05 décembre 2022 a été signé entre le Port et l’entrepreneur pour régler le solde restant.
À cette occasion, le Port a remis une traite bancaire de 3,245,000,000 FCFA à l’entrepreneur, ce dernier s’engageant à achever la construction de l’immeuble objet de la cession dans un délai de 4 mois, soit avant le 05 avril 2023.
Malgré le versement complet des fonds par le Port et toutes les obligations contractuelles respectées, l’immeuble en question n’a toujours pas été livré à ce jour. Une situation qui, selon les plaignants, est synonyme de détournement de deniers publics.
Selon les déclarations de l’entrepreneur, les fonds décaissés ont été utilisés pour régler des prestations, le dédouanement et l’acquisition de matériaux nécessaires à l’achèvement du bâtiment, encore en chantier.
Article écrit par : Aicha Diop
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