Lors d’une conférence de presse tenue mercredi, les députés du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi ont exprimé leur opposition à la déclaration de politique générale du Premier ministre dans l’état actuel de l’Assemblée nationale, qualifiant le règlement intérieur de « faux ». Ayib Daffé et ses collègues ont attiré l’attention sur les lacunes juridiques qui, selon eux, rendent impossible cette procédure.
Doudou Wade, interrogé sur cette déclaration, a affirmé leur donner raison. « Je n’ai pas écouté les députés de Yewwi Askan Wi, mais ils ont raison de dire que la DPG ne peut pas se faire dans l’état actuel de la situation de l’Assemblée nationale qui, dans son règlement intérieur, n’a plus de disposition relative au Premier ministre. En 2019, par une loi, on a soustrait de son règlement intérieur, toutes les dispositions relatives au Premier ministre », a-t-il expliqué dans un entretien avec L’Observateur.
Il a rappelé que la Constitution avait été amendée pour rétablir le poste de Premier ministre et la nomination d’Amadou Ba en 2022. « Les députés de Yewwi, depuis 2022, ont été avisés par moi-même, par Mamadou Lamine Diallo.
Me Oumar Youm, juriste, était président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, Birame Soulèye Diop, aujourd’hui ministre, était président du groupe parlementaire. Est-ce qu’ils ne savaient pas en ce moment qu’ils n’avaient plus la capacité de censurer le Premier ministre ? Et même quand Birame Soulèye Diop demandait la censure du Premier ministre (Amadou Ba), l’Assemblée n’avait plus ce droit. Ils ont failli à leur mission », a-t-il ajouté.
Selon Doudou Wade, l’état actuel de l’Assemblée nationale ne permet pas d’organiser la réception du Premier ministre pour sa Déclaration de politique générale. Toutefois, il a souligné que ce dernier est tenu, en vertu de l’article 55 de la Constitution, de présenter cette déclaration.
Il a également suggéré des solutions pour surmonter cet obstacle : « Les députés de Yewwi Askan Wi peuvent, demain jeudi, faire une proposition de loi et l’étudier lundi prochain. On me dira que lundi, c’est la fin de la session, mais les députés peuvent convoquer une session extraordinaire pour le lundi suivant. (…) ».
Doudou Wade a exhorté les députés à ne pas se dérober devant les défis actuels : « Ils peuvent faire le travail en quatre jours et renvoyer ça au Président de la République. Il ne faut pas qu’ils se cachent derrière la situation actuelle parce qu’elle n’est pas insurmontable. Même si ce n’est pas possible, ils ont le pouvoir ».
Article écrit par : Fatoumata Diop
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