Nous ne voulons plus d’étrangers ! » Ces mots de haine ont résonné dans plusieurs vidéos publiées sur les réseaux sociaux et authentifiées par l’AFP. Des hommes ont été filmés fracassant la vitrine d’une épicerie prétendument tenue par des commerçants syriens, avant d’y mettre le feu. « Nous ne voulons plus de Syriens ! Nous ne voulons plus d’étrangers ! » hurle un homme dans l’une des vidéos.
Face à cette violence, le gouvernorat de Kayseri a appelé les habitants à la retenue, précisant dans un communiqué que l’enfant victime de harcèlement, âgée de cinq ans, possédait également la nationalité syrienne.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a condamné lundi cette nouvelle vague de violence à l’encontre de l’importante communauté de réfugiés syriens en Turquie. « Peu importe qui ils sont, il est inacceptable de mettre le feu aux rues et aux maisons des gens », a-t-il déclaré, tout en avertissant que les discours de haine ne devaient pas servir des fins politiques.
Malgré ces appels au calme, les violences se sont propagées à d’autres villes du pays lundi soir, notamment à Istanbul. La police a renforcé la sécurité autour du consulat syrien à Istanbul, selon un journaliste de l’AFP sur place.
La Turquie, qui accueille environ 3,2 millions de réfugiés syriens sur une population de 85 millions d’habitants, a été plusieurs fois secouée par des accès de fièvre xénophobe ces dernières années. Ces épisodes sont souvent déclenchés par des rumeurs se propageant sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie instantanée.
Les autorités turques se trouvent une fois de plus confrontées à la difficile tâche de contenir ces violences et de protéger les réfugiés syriens, tout en tentant de maintenir l’ordre et la cohésion sociale dans un climat de tensions croissantes.
Article écrit par : Fatoumata Diop
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