Article écrit par le créateur de contenu : Rahime Pipita.
Lors d’une réception en l’honneur des lauréats du Concours général, le Premier ministre Ousmane Sonko a interrompu son discours pour l’appel à la prière. Ce geste a suscité des applaudissements. Pourtant, il convient de s’interroger sur l’hypocrisie sous-jacente à cette situation.
Pourquoi cette démonstration publique de religiosité dans un État laïc ? Cette question est plus que pertinente. Les politiciens sénégalais affichent régulièrement leur…
…foi en public. Lors d’une réunion politique, Barthélémy Dias a adopté la même attitude que Sonko, récoltant également des ovations. Cette démonstration de piété semble orchestrée pour plaire aux masses. Pourtant, ce n’est pas le rôle des politiciens. La religion est une affaire personnelle. Utiliser la foi pour gagner des points politiques est indigne et dangereux.
Le Sénégal a une longue tradition de coexistence pacifique entre différentes religions. Les familles sénégalaises comptent souvent des membres musulmans, chrétiens et animistes. Cette diversité est une richesse. Les politiciens devraient promouvoir cette harmonie plutôt que de l’exploiter à des fins personnelles. La laïcité est un pilier de la République sénégalaise. Elle garantit à chacun la liberté de croire ou de ne pas croire, tout en imposant une séparation entre religion et politique.
Il est préoccupant de voir des responsables politiques interrompre des événements publics pour des prières. Imaginez un instant que des cloches d’église aient sonné à la place de l’appel du muezzin. La réaction aurait-elle été la même ? Le respect des croyances est essentiel, mais il doit être équilibré par le respect des institutions laïques.
La question du port du voile dans les établissements scolaires est un autre exemple de cette hypocrisie. Sonko a exprimé fermement son opposition à l’interdiction du voile dans les écoles. Cette position reflète une volonté de satisfaire une partie de l’électorat musulman, mais elle ignore les règlements des établissements privés qui prônent la mixité et l’égalité. Il est impensable qu’un élève puisse refuser de serrer la main d’un camarade du sexe opposé ou de participer à des activités scolaires pour des raisons religieuses.
Le véritable problème du Sénégal n’est pas la pratique religieuse dans les écoles. C’est la pauvreté, le manque d’opportunités et l’exode massif des jeunes. Des milliers de jeunes Sénégalais risquent leur vie pour atteindre l’Europe, fuyant un avenir sans perspectives. Pendant ce temps, des tragédies comme la mort de talibés dans des incendies continuent de se produire. Le gouvernement doit se concentrer sur ces questions urgentes plutôt que de se perdre dans des débats religieux stériles.
La souveraineté et l’indépendance ne se gagnent pas par des démonstrations de piété. Elles se construisent par le travail, l’éthique et l’engagement. Les politiciens doivent se rappeler qu’ils sont au service du peuple, et non de leur propre gloire. La priorité doit être donnée à l’amélioration des conditions de vie des Sénégalais.
Le Sénégal a toujours su trouver un équilibre entre les différentes croyances. Il est crucial de préserver cette harmonie. Les débats sur la laïcité et la religion doivent être menés avec respect et intelligence. Les politiciens doivent cesser d’utiliser la foi comme un outil politique et se concentrer sur les véritables enjeux du pays.
Promouvoir la laïcité signifie respecter toutes les croyances tout en maintenant un État neutre. C’est cette voie qui permettra de construire un Sénégal uni et prospère. Les polémiques religieuses ne font que détourner l’attention des véritables problèmes. Il est temps de mettre fin à cette hypocrisie et de se concentrer sur ce qui compte vraiment : le bien-être de tous les Sénégalais.
Article écrit par le créateur de contenu : Rahime Pipita
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