Un juge de la Cour suprême brésilienne a ordonné la suspension du réseau social X au Brésil dans un délai de 24 heures, déclenchant la colère du propriétaire de la plateforme, Elon Musk.
« La liberté d’expression est le fondement de la démocratie et, au Brésil, un pseudo-juge non élu est en train de la détruire à cause de motivations politiques », s’est emporté Elon Musk en réaction à cette décision. Il n’a pas hésité non plus à le qualifier de « dictateur ».
Cette suspension est le dernier développement d’une longue confrontation entre Elon Musk et Alexandre de Moraes, un juge reconnu pour son rôle dans la lutte contre la désinformation dans le pays. Le contexte est particulièrement tendu car il survient à un peu plus d’un mois des élections municipales brésiliennes.
Dans un premier temps, le juge Alexandre de Moraes avait exigé que X nomme un représentant légal au Brésil sous 24 heures, faute de quoi la plateforme serait bloquée. Comptant quelque 22 millions d’utilisateurs au Brésil, l’entreprise a refusé de se plier à cet ultimatum, conduisant à la décision de suspension immédiate du service dans le pays.
Cette décision inclut la suspension complète de la filiale « X Brasil Internet LTDA » sur tout le territoire brésilien. L’Agence nationale des télécommunications (Anatel) a été chargée de mettre en œuvre cette suspension, et le juge a ordonné aux géants de la technologie comme Google et Apple, ainsi qu’aux fournisseurs d’accès Internet, d’empêcher l’utilisation de l’application X et l’accès à son site web.
Le juge Alexandre de Moraes a également menacé de sanctions financières les personnes utilisant des subterfuges comme des VPN pour contourner le blocage, avec une amende de 50.000 reais (environ 8.000 euros) par jour pour les contrevenants.
En dénonçant la tentative de X de contourner les lois brésiliennes et de créer un climat d’impunité et d’anarchie sur les réseaux sociaux, particulièrement en période électorale, le juge a ordonné que la suspension reste en place jusqu’à ce que la plateforme se conforme à ses obligations légales, paie les amendes imposées, et nomme un représentant légal. L’Anatel a confirmé avoir reçu cette décision de la Cour suprême et a déclaré qu’elle était en train de la mettre en œuvre.
Alexandre de Moraes est un juge connu pour son rôle actif dans le blocage de comptes sur les réseaux sociaux, notamment ceux liés à des figures de l’extrême droite brésilienne qui ont diffusé de fausses informations lors de l’élection présidentielle de 2022.
Dans le passé, d’autres plateformes comme Telegram et WhatsApp ont également été temporairement suspendues au Brésil par décisions judiciaires, reflétant la sévérité des mesures prises pour réguler l’usage des réseaux sociaux dans le pays.
Article écrit par : Amadou Baldé
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