Article opinion écrit par le créateur de contenu : Faye’s.
Le dernier rapport de Global Witness publié le 10 septembre 2020 met une fois de plus en lumière la situation dramatique des défenseurs de l’environnement dans le monde. En 2023, près de 200 militants écologistes ont été assassinés, un chiffre alarmant qui révèle l’ampleur de la violence subie par ces acteurs essentiels de la protection de la nature.
Parmi ces pays, la Colombie se distingue tristement comme le territoire le plus meurtrier, avec 79 assassinats, un record depuis le début des rapports en 2012.
La Colombie, en proie à des décennies de conflits armés internes, peine à sortir de cette spirale de violence. Le contexte politique et social instable, avec la présence de groupes armés illégaux, fait peser une lourde menace sur les communautés locales et les militants environnementaux. Ces derniers, souvent issus des populations autochtones et afro-descendantes, sont en première ligne dans la lutte contre l’accaparement des terres, la déforestation et la production illégale de coca.
Le programme de substitution des cultures de coca en est un exemple tragique : de nombreux petits agriculteurs ayant abandonné cette production illégale pour des cultures légales sont la cible d’attaques violentes, car les groupes rebelles cherchent à maintenir leur contrôle sur ces zones.
Ce climat de violence ne se limite pas à la Colombie. L’Amérique latine dans son ensemble est la région la plus dangereuse pour les défenseurs de l’environnement, représentant 85 % des assassinats dans le monde en 2023. Le Brésil, le Mexique, le Honduras et d’autres pays voisins partagent ce sombre tableau, où les militants écologistes sont fréquemment visés par des organisations criminelles, souvent avec l’impunité totale.
Global Witness souligne que dans plus de 90 % des cas, aucune enquête n’est menée, envoyant ainsi un signal désastreux à ceux qui souhaitent perpétrer de telles violences.
L’impunité reste l’un des plus grands obstacles à la justice pour les défenseurs de l’environnement. Les secteurs minier, forestier et agro-industriel, souvent responsables de l’extraction des ressources naturelles, sont liés à la majorité des assassinats. Les entreprises multinationales, tout en poursuivant des projets d’exploitation dans les pays du Sud global, participent directement ou indirectement à la répression violente des militants locaux.
Paradoxalement, ces mêmes entreprises font face à des manifestations dans les pays du Nord, où les militants écologistes sont de plus en plus criminalisés par des lois comme le Public Order Act de 2023 au Royaume-Uni.
Face à cette réalité accablante, la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP16), prévue en Colombie en octobre et novembre 2024, suscite des inquiétudes croissantes quant à la sécurité des participants. Les dissidences des FARC refusant l’accord de paix de 2016 menacent l’événement qui attirera des milliers de délégués internationaux. Alors que la Colombie s’apprête à accueillir cette rencontre cruciale pour l’avenir de la biodiversité mondiale, elle doit également faire face à ses propres démons internes, où la violence et l’impunité dominent les débats sur la protection de l’environnement.
Le rapport de Global Witness est un appel urgent à l’action. Il ne suffit plus de documenter les meurtres et les violences contre les défenseurs de l’environnement. Il est impératif que les gouvernements, les entreprises et les institutions internationales prennent des mesures concrètes pour protéger ces militants et assurer que justice soit rendue. La survie de notre planète dépend en grande partie de ceux qui risquent leur vie pour la protéger, et il est de notre devoir collectif de veiller à ce que leur lutte ne soit pas vaine.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Faye’s
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.