Ce vendredi 4 octobre 2024, la gauche française, menée par le Nouveau Front Populaire (NFP), a officiellement déposé une motion de censure contre le Premier ministre Michel Barnier, à l’initiative du Parti socialiste. Cette motion, soutenue par 192 députés de la coalition NFP, sera présentée mardi prochain par Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste.
Le groupe LFI-NFP a vivement critiqué la légitimité du gouvernement Barnier, le qualifiant de « négation du résultat des dernières élections législatives ». La coalition de gauche estime que l’exécutif actuel ne représente plus la volonté populaire, exprimée lors des élections de juin et juillet.
Clémence Guetté, députée de La France Insoumise, a renforcé ce message sur les réseaux sociaux, en soulignant que « le macronisme désavoué dans les urnes n’a aucune légitimité ».
Cependant, malgré ces critiques, la motion a peu de chances d’aboutir. En effet, le Rassemblement national (RN), troisième force politique avec 142 sièges à l’Assemblée, a déjà annoncé qu’il ne soutiendrait pas cette initiative. Sans les voix du RN, la gauche n’a pas le nombre de députés nécessaire pour renverser le gouvernement.
Michel Barnier, ancien ministre et négociateur en chef pour le Brexit, a formé son gouvernement le 22 septembre 2024 après une longue période de spéculations. Son cabinet, composé en majorité de membres issus des partis Les Républicains et Renaissance, inclut des figures clés comme Bruno Retailleau, nommé ministre de l’Intérieur.
Cette motion de censure intervient dans un contexte politique tendu. Le président Emmanuel Macron et son gouvernement sont critiqués pour ne pas avoir respecté le verdict des urnes lors des élections législatives anticipées, où la coalition NFP est sortie en tête avec 193 sièges.
La coalition présidentielle, avec 166 sièges, est arrivée en deuxième position, suivie du RN. La coalition de gauche espère capitaliser sur ces résultats pour contester l’autorité de l’exécutif, mais l’absence de soutien du RN réduit considérablement leurs chances de succès.
L’opposition, bien qu’unie autour de cette motion, devra redoubler d’efforts pour espérer un changement à la tête du gouvernement, dans une Assemblée sans majorité absolue et un paysage politique marqué par des divisions profondes.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
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