Pas de place au consentement : Réalité du mariage forcé en Afrique - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Hélène Ngom | Publié le 17/10/2024 11:10:30

Pas de place au consentement : Réalité du mariage forcé en Afrique

Le mariage forcé en Afrique est un sujet complexe, qui touche à des dynamiques culturelles, sociales, économiques et légales. Bien qu’il ne soit pas exclusivement africain, ce phénomène est encore courant dans plusieurs régions du continent, notamment en raison de traditions profondément enracinées, de la pauvreté et du manque d’accès à l’éducation et à la protection des droits des femmes.

Le mariage forcé se réfère à une union dans laquelle au moins l’un des conjoints est marié sans son consentement libre et éclairé. Cela inclut souvent des mariages d’enfants, dans lesquels des jeunes filles, parfois très jeunes, sont mariées à des hommes beaucoup plus âgés.

Contrairement à un mariage arrangé, où les deux parties peuvent exprimer leur opinion, un mariage forcé laisse peu ou pas de place au consentement des individus concernés.

Dans de nombreuses communautés africaines, les mariages arrangés sont une pratique traditionnelle qui vise à renforcer les alliances entre familles ou à protéger les intérêts économiques. Les familles peuvent organiser des mariages pour des raisons de statut social, de sécurité financière ou pour assurer la continuité des valeurs culturelles.

La pauvreté est un facteur déterminant dans le mariage forcé. Dans certaines familles, le mariage de jeunes filles à des hommes plus âgés est perçu comme une manière de réduire la charge économique. En échange d’une dot ou d’une compensation financière, les filles sont données en mariage, parfois dès leur plus jeune âge. Les familles espèrent que cela améliorera leur situation financière immédiate, même si cela compromet gravement les perspectives de vie des filles.

Les jeunes filles qui n’ont pas accès à l’éducation sont plus susceptibles d’être victimes de mariages forcés. Le manque d’éducation les empêche souvent de comprendre et de revendiquer leurs droits. De plus, les parents estiment souvent qu’une fille non éduquée n’a pas beaucoup d’options pour améliorer son avenir, renforçant ainsi l’idée qu’un mariage rapide est la meilleure option.

Dans certaines sociétés africaines, la pression de maintenir une réputation respectable peut pousser les familles à marier leurs filles tôt. Le mariage est parfois considéré comme un moyen de protéger la “pureté” de la fille et d’éviter une grossesse hors mariage, qui pourrait entraîner une stigmatisation sociale.

Le mariage forcé a souvent des conséquences désastreuses sur la santé des jeunes filles, surtout lorsqu’elles sont encore des enfants. Elles risquent d’être exposées à des grossesses précoces, avec des complications de santé graves, voire mortelles. En outre, les jeunes mariées sont souvent vulnérables à la violence domestique et à d’autres formes d’abus physiques ou psychologiques.

Les filles qui sont mariées de force sont souvent obligées d’abandonner l’école, ce qui limite leurs perspectives économiques à long terme. Cela crée un cycle de pauvreté intergénérationnel, car les femmes sans éducation sont moins susceptibles de trouver un emploi décent et de subvenir aux besoins de leur famille.

Le mariage forcé est une violation directe des droits humains, en particulier ceux des femmes et des filles. Il contrevient à plusieurs conventions internationales, y compris la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et la Convention relative aux droits de l’enfant.

De nombreux pays africains ont mis en place des lois interdisant le mariage forcé, en fixant l’âge minimum pour le mariage et en criminalisant cette pratique. Cependant, l’application de ces lois est souvent un défi, surtout dans les zones rurales où les coutumes locales ont plus de poids que les lois nationales.

Des programmes visant à éduquer les filles et à leur offrir des opportunités économiques alternatives sont essentiels pour lutter contre le mariage forcé. L’éducation aide non seulement à retarder le mariage, mais aussi à donner aux filles les outils pour revendiquer leurs droits et prendre des décisions éclairées sur leur avenir.

Des campagnes de sensibilisation sont nécessaires pour changer les mentalités et les pratiques sociales entourant le mariage forcé. Impliquer les chefs traditionnels, les leaders religieux et les communautés dans la discussion sur les droits des filles est crucial pour faire évoluer les normes sociales.

Il est également important de fournir des services de soutien aux filles et aux femmes victimes de mariages forcés. Cela inclut des services juridiques, des refuges ainsi que des programmes de réintégration sociale et éducative.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Jms09
Mis en ligne : 17/10/2024

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

3 commentaires
Jeanne Coly
cela doit cesser
Le 2024-10-17 12:06:58
Guessouss
Courage aux femmes
Le 2024-10-17 11:44:09
Bertrand
Mariage forcé c'est fini au Sénégal dans les autres pays oui. Il ne faut pas viser seulement l'Afrique qui nous dit que les richards occidentaux ne forcent pas leur filles à épouser les fils des autres riches ?
Le 2024-10-17 11:33:50

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

3 commentaires
Jeanne Coly
cela doit cesser
Le 2024-10-17 12:06:58
Guessouss
Courage aux femmes
Le 2024-10-17 11:44:09
Bertrand
Mariage forcé c'est fini au Sénégal dans les autres pays oui. Il ne faut pas viser seulement l'Afrique qui nous dit que les richards occidentaux ne forcent pas leur filles à épouser les fils des autres riches ?
Le 2024-10-17 11:33:50

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top