Utilisation de drogues : Mutilation génitale féminine au Sénégal - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Jules Coly | Publié le 21/10/2024 05:10:17

Utilisation de drogues : Mutilation génitale féminine au Sénégal

La mutilation génitale féminine (MGF) demeure un problème profondément enraciné dans certaines régions du Sénégal, malgré les efforts gouvernementaux et ceux des ONG pour l’éradiquer.

Cette pratique traditionnelle, justifiée par des croyances culturelles ou religieuses, cause des souffrances physiques et psychologiques considérables aux filles et aux femmes. Mais un aspect encore plus inquiétant émerge : le recours à des substances stupéfiantes dangereuses pour anesthésier la douleur et renforcer le désir sexuel, posant ainsi de nouveaux défis sanitaires.

Bien que le Sénégal ait adopté des lois interdisant la mutilation génitale féminine en 1999, cette pratique perdure dans certaines communautés, notamment dans les régions rurales du Sud où les croyances et coutumes restent dominantes. La mutilation est souvent perçue comme un rite de passage vers l’âge adulte, marquant la transition des filles vers la maturité et la préparation au mariage. Malgré la sensibilisation accrue, le nombre de cas reste préoccupant, en particulier dans les zones où la pression sociale est forte.

Les mutilations génitales entraînent de graves conséquences à court et à long terme sur la santé des femmes. Physiquement, elles provoquent des douleurs aiguës, des hémorragies, des infections et des complications lors des accouchements. Psychologiquement, elles laissent des séquelles profondes, allant de la dépression à des troubles post-traumatiques et à l’insatisfaction sexuelle. Le traumatisme est d’autant plus amplifié que la pratique est souvent réalisée dans des conditions d’hygiène déplorables et sans encadrement médical.

Face à l’ampleur de la douleur physique causée par les mutilations, certaines communautés, cherchant à minimiser cette souffrance, se tournent vers des moyens alternatifs pour « anesthésier » les victimes. Des substances stupéfiantes, souvent non contrôlées et dangereuses, sont de plus en plus utilisées pour engourdir les jeunes filles pendant la procédure. Ces drogues, facilement accessibles et peu coûteuses, exposent les victimes à des risques sanitaires graves, y compris des overdoses, des dommages neurologiques irréversibles et, dans certains cas, à la mort.

Dans un contexte de désespoir, certaines femmes mutilées se tournent vers des substances psychoactives, comme le cannabis, la cocaïne ou même des drogues synthétiques comme le « Tababa » une drogue qui ravage la Casamance pour tenter de pallier l’absence de plaisir sexuel. Ces substances sont perçues, à tort, comme des moyens de se détacher de la douleur ou de stimuler artificiellement leur corps.

Malheureusement, cette tendance expose ces femmes à de nouveaux dangers. Le recours aux stupéfiants, loin de résoudre les problèmes, aggrave leur état de santé mental et physique. Les drogues altèrent le fonctionnement du cerveau, créent une dépendance et conduisent à des comportements à risque, tels que des pratiques sexuelles non protégées, augmentant ainsi les risques de contracter des infections sexuellement transmissibles (IST), y compris le VIH.

Le recours à des stupéfiants pour accompagner la mutilation génitale féminine soulève des préoccupations d’ordre éthique et sanitaire. Non seulement cela augmente les risques immédiats pour la vie des victimes, mais cela expose également ces jeunes filles à une dépendance à long terme aux substances psychotropes. Les drogues utilisées sont souvent des anesthésiques vétérinaires ou des médicaments psychotropes obtenus illégalement, administrés par des individus sans formation médicale, exacerbant les risques pour la santé.

Les autorités sénégalaises, en collaboration avec les organisations internationales et locales, ont intensifié la lutte contre les mutilations génitales. Des campagnes de sensibilisation, notamment sur les dangers des stupéfiants, ont été mises en place dans les régions les plus touchées, avec notamment les « Badianous Gokh », qui sont souvent les plus proches des familles. Toutefois, il reste essentiel de renforcer les mécanismes de surveillance et d’impliquer davantage les chefs religieux et communautaires dans la lutte contre cette pratique et son association croissante à l’usage de stupéfiants.

La mutilation génitale féminine au Sénégal est un problème de santé publique majeur, auquel se greffe aujourd’hui la problématique du recours aux stupéfiants pour atténuer la douleur ou renforcer le désir sexuel. Ce phénomène pose de nouveaux défis pour les autorités sanitaires et les militants des droits humains. L’urgence est de renforcer les campagnes de sensibilisation, d’améliorer l’accès à l’éducation et de fournir un soutien psychologique aux victimes pour briser ce cycle dangereux qui continue de détruire des vies.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Gilet Protecteur
Mis en ligne : 21/10/2024

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8 commentaires
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Le 2024-10-21 07:46:13

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