Des files d’attente sans fin : Calvaire des candidats au recrutement public - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Alban Gangoué | Publié le 22/10/2024 11:10:30

Des files d’attente sans fin : Calvaire des candidats au recrutement public

Dans un contexte de chômage croissant et de rareté des opportunités d’emploi, les processus de recrutement publics sont souvent l’objet de vives critiques de la part des candidats.

Dernièrement, lors d’un concours organisé pour le recrutement d’aides-comptables au niveau CAP, plusieurs postulants se sont exprimés sur les difficultés rencontrées, notamment en raison du mode de dépôt des dossiers, jugé trop traditionnel.

En effet, alors que de plus en plus d’institutions adoptent des méthodes numériques pour la gestion des candidatures, certaines continuent de s’en tenir à des pratiques dépassées, obligeant les candidats à déposer physiquement leurs dossiers.

Sur place, les scènes parlent d’elles-mêmes : des files d’attente interminables, des candidats qui, dossiers en main, attendent patiemment leur tour, espérant que leur candidature sera acceptée avant que le quota imposé ne soit atteint. Aimée Tiendrebeogo, une jeune candidate venue tenter sa chance, n’a pu cacher sa surprise face à la foule venue déposer son dossier.

« J’ai pris rang depuis 6 heures du matin. Je suis à peu près la cinquantième dans la file. J’espère pouvoir déposer aujourd’hui, car ils ne prendront que 20 dossiers par poste », raconte-t-elle. Pour cette jeune diplômée, le chômage est une réalité qui oblige à ne plus faire de sélection stricte dans les recherches d’emploi. « Il n’y a plus de travail. On ne peut plus trier. On postule à tout ce qui se présente », ajoute-t-elle, résignée.

L’une des principales sources de frustration pour ces candidats est l’absence d’une option de dépôt en ligne. Beaucoup ne comprennent pas pourquoi, dans un monde de plus en plus digitalisé, les processus de recrutement dans la fonction publique continuent de se dérouler de manière aussi désuète.

Selon plusieurs d’entre eux, le recours à une plateforme numérique pour le dépôt des dossiers aurait non seulement réduit les déplacements, mais aussi évité les longues heures d’attente sous le soleil. « Nous sommes en 2024, pourquoi ne pas simplifier les choses en nous permettant de déposer nos dossiers en ligne, comme cela se fait déjà dans beaucoup d’autres secteurs ? », s’interroge un autre candidat.

Cette situation reflète un problème plus vaste : la lenteur de la transition numérique dans certains secteurs publics. Alors que les administrations du monde entier adoptent des solutions numériques pour améliorer l’efficacité de leurs services et réduire les coûts, certaines institutions burkinabè semblent encore réticentes à abandonner des méthodes qui datent d’une autre époque. Cela est particulièrement problématique dans un pays où le chômage est élevé et où chaque opportunité d’emploi est une porte de sortie pour des milliers de jeunes diplômés en quête de stabilité professionnelle.

La frustration des candidats s’accentue lorsque l’on prend en compte les conditions souvent difficiles dans lesquelles ils doivent postuler. Les longues files d’attente, les délais interminables et le stress lié à l’incertitude d’obtenir une place parmi les heureux élus créent un environnement peu propice à la sérénité.

Nombreux sont ceux qui, après plusieurs tentatives infructueuses, perdent patience et espoir. Aimée Tiendrebeogo, qui a déjà tenté sa chance dans d’autres concours, notamment celui de la CNSS, partage son désespoir : « On court partout, on essaie tout, mais il n’y a pas de travail. C’est vraiment décourageant. »

En plus de la question de l’efficacité administrative, se pose celle de l’équité. En imposant un dépôt physique des dossiers, certains candidats sont avantagés par leur proximité géographique, leur capacité à se déplacer rapidement ou à arriver tôt sur les lieux. Ce système ne prend pas en compte les réalités socio-économiques de tous les postulants, notamment ceux qui vivent loin des centres de dépôt ou qui ne disposent pas de moyens financiers suffisants pour faire plusieurs allers-retours. Une digitalisation du processus offrirait une chance égale à tous, en permettant un accès plus large et plus démocratique aux concours.

La gestion des recrutements dans les services publics est donc un enjeu important, et l’adoption des technologies numériques s’impose comme une nécessité. Dans un monde en pleine transformation digitale, où les outils numériques permettent de gagner du temps et d’améliorer l’efficacité, il devient difficile de justifier le recours à des pratiques désuètes qui, au final, pénalisent non seulement les candidats, mais aussi l’administration elle-même.

La pression monte donc du côté des jeunes diplômés et des chercheurs d’emploi. Pour eux, il est temps que les institutions publiques se mettent à jour et adoptent des solutions modernes pour répondre aux besoins d’une population en constante croissance. L’avenir des jeunes, leur espoir de trouver un emploi et de contribuer au développement économique du pays dépend de cette transition.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Bachir Ori Drame
Mis en ligne : 22/10/2024

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Bigui B
C'est compliquer avec le concours d'ENA qui est sorti hier là
Le 2024-10-22 12:31:11
Tina
rien n'est facile bon sang
Le 2024-10-22 11:33:50

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Bigui B
C'est compliquer avec le concours d'ENA qui est sorti hier là
Le 2024-10-22 12:31:11
Tina
rien n'est facile bon sang
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