En grandissant au Liban, mon esprit d’enfant était peuplé de rêves, d’innocence et d’espoirs. Cependant, dans ce coin du monde où les échos de la guerre résonnent encore, ces rêves étaient souvent assombris par des cauchemars.
Des images de violence, de destructions et de désespoir hantaient mes nuits. Le Liban, avec son histoire tumultueuse, était à la fois un lieu de beauté et de tragédie.
Aujourd’hui, en regardant autour de moi, je réalise que ces cauchemars d’enfance se sont matérialisés sous des formes que je n’aurais jamais imaginées.
En tant qu’enfant, je voyais les nouvelles à la télévision, des reportages montrant des villes ravagées, des familles fuyant le chaos et des enfants comme moi, perdus dans les décombres. À cette époque, je croyais naïvement que ces images appartenaient à un autre monde, loin de ma réalité. Pourtant, il suffit d’un regard dehors pour comprendre que ces reportages ne sont pas juste des histoires. Ils sont devenus ma réalité. Les cris d’angoisse des familles, les sirènes des ambulances et les bruits des explosions sont devenus les mélodies de mon enfance.
Je me souviens d’un jour particulier, alors que je jouais avec des amis dans une rue animée de Beyrouth. Un bruit assourdissant a retenti, et tout a basculé. Les rires se sont transformés en pleurs, et l’innocence de l’enfance a été remplacée par la peur. Ce jour-là, j’ai compris que la vie peut changer en un instant et que l’insouciance peut s’évanouir sous le poids des réalités brutales. Ce moment a marqué le début d’un long chemin de traumatisme, une lutte pour trouver un sens à cette violence omniprésente.
À mesure que je grandissais, ces cauchemars d’enfance prenaient des formes nouvelles. La guerre civile avait laissé des cicatrices indélébiles sur ma patrie. Des gens autour de moi perdaient leurs proches, des maisons étaient détruites et les rêves d’un avenir meilleur s’effritaient. La crise économique actuelle, avec son cortège de souffrances, d’injustices et de désespoir, a ravivé ces souvenirs d’angoisse. Les enfants d’aujourd’hui vivent des réalités similaires à celles que j’ai connues, et il est douloureux de voir l’histoire se répéter.
Cependant, au milieu de ce cauchemar, il y a aussi des lueurs d’espoir. Les Libanais, résilients par nature, trouvent des moyens de se relever. Les communautés se rassemblent, des initiatives solidaires émergent, et la culture libanaise, riche et vibrante, continue de fleurir même dans l’adversité. Ces moments de solidarité me rappellent que, même si mon cauchemar d’enfant est devenu réel, il y a toujours une lumière au bout du tunnel.
Vivre au Liban, c’est naviguer entre les ombres du passé et les espoirs du futur. Mon cœur porte les blessures de ces souvenirs, mais il bat aussi pour un avenir meilleur. Je rêve d’un jour où les enfants libanais ne seront plus hantés par des cauchemars, où ils pourront jouer sans peur et grandir dans la paix. Ce rêve, bien que lointain, reste un phare d’espoir dans la nuit sombre.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ndongo
Mis en ligne : 03/11/2024
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