Face à une conjoncture mondiale marquée par des chaînes d’approvisionnement perturbées et la hausse des coûts des denrées alimentaires, le Sénégal a pris la décision de renforcer la production nationale de riz afin de réduire sa dépendance aux importations.
Cette initiative s’inscrit dans une stratégie gouvernementale plus large visant à garantir la sécurité alimentaire et à stimuler l’économie locale.
L’annonce a été faite le 26 octobre 2024 par le ministre sénégalais de l’Agriculture, qui a précisé que cette décision répond aux défis posés par la volatilité des marchés internationaux, aggravée par les changements climatiques et les pressions démographiques.
Le Sénégal importe actuellement une grande partie du riz consommé par sa population, estimée à près de 17 millions d’habitants. Cette dépendance expose le pays à des fluctuations de prix sur les marchés internationaux, particulièrement en période de crise. Dans un contexte où les prix mondiaux des aliments ont grimpé en raison de plusieurs crises successives, dont la guerre en Ukraine et les aléas climatiques qui affectent les pays producteurs, l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire est devenue une priorité.
Le ministre de l’Agriculture a souligné que le riz est un aliment de base dans le régime alimentaire sénégalais. Son prix élevé pèse lourdement sur le budget des ménages, surtout pour ceux vivant en zones urbaines. La volonté d’atteindre l’autosuffisance en riz permettrait non seulement de garantir un approvisionnement stable et abordable, mais également de créer des emplois en milieu rural et d’encourager le développement des infrastructures agricoles.
Pour atteindre cet objectif, le gouvernement sénégalais a mis en place un ensemble de mesures visant à soutenir les agriculteurs. Parmi ces mesures figurent la modernisation des infrastructures d’irrigation, la mise à disposition d’équipements agricoles modernes et la formation des agriculteurs aux techniques de culture durable. Le ministre de l’Agriculture a annoncé que des financements importants seraient alloués à la recherche agricole pour développer des variétés de riz plus résistantes aux conditions climatiques du Sénégal, souvent marquées par la sécheresse.
L’une des régions les plus prometteuses pour la culture du riz est le delta du fleuve Sénégal, où le potentiel d’irrigation est élevé. Des projets d’aménagement sont en cours pour maximiser l’utilisation de l’eau dans cette région, permettant ainsi une production accrue. La Banque mondiale et d’autres partenaires internationaux ont également exprimé leur soutien à cette initiative, fournissant des fonds pour améliorer les systèmes d’irrigation et garantir l’accès des agriculteurs aux semences et aux engrais.
Au-delà des considérations alimentaires, le développement de la production nationale de riz présente également des avantages économiques. En réduisant la facture des importations, le Sénégal pourrait réorienter ces fonds vers d’autres secteurs prioritaires, tels que la santé, l’éducation et les infrastructures. Cette initiative s’inscrit aussi dans une démarche de préservation de l’environnement, car elle encourage une utilisation plus responsable des ressources en eau et réduit l’empreinte carbone liée au transport du riz importé.
Cependant, certains experts mettent en garde contre les défis potentiels. La transition vers une agriculture plus intensive pourrait avoir des effets sur les écosystèmes locaux si elle n’est pas correctement gérée. Les autorités ont assuré que des études d’impact environnemental seront menées pour s’assurer que l’expansion des cultures de riz se fasse dans le respect de l’environnement.
Avec ce plan, le Sénégal vise non seulement à répondre à ses propres besoins, mais également à jouer un rôle de leader en Afrique de l’Ouest en matière de sécurité alimentaire. Si le pays parvient à augmenter sa production de riz de manière significative, il pourrait envisager de fournir d’autres pays voisins, renforçant ainsi la coopération régionale.
Pour de nombreux agriculteurs sénégalais, cette initiative représente une opportunité de voir leurs conditions de vie s’améliorer et de sortir de la pauvreté. Le développement d’une filière rizicole solide pourrait également encourager les jeunes à rester dans les zones rurales et à se lancer dans l’agriculture, participant ainsi à l’essor économique du pays.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Alban Elie Gangoué
Mis en ligne : 07/11/2024
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