Le Rapport mondial de suivi sur l’éducation 2024 de l’UNESCO révèle une réalité préoccupante : malgré les efforts pour élargir son accès, la population mondiale non scolarisée n’a diminué que de 1 % au cours des dix dernières années.
Cette stagnation alarmante s’explique en grande partie par un sous-investissement chronique dans le secteur éducatif, particulièrement dans les pays à revenus faibles et intermédiaires. Face à cette situation, l’UNESCO, en collaboration avec le G20, appelle à développer des mécanismes de financement innovants, tels que les échanges dette-éducation, afin d’inverser cette tendance.
Le rapport met en évidence des disparités frappantes dans l’accès à l’éducation. Alors que 33 % des enfants et des jeunes dans les pays à faible revenu sont exclus du système éducatif, ce chiffre tombe à seulement 3 % dans les pays à revenu élevé. Plus de la moitié des enfants non scolarisés se trouvent en Afrique subsaharienne, soulignant l’urgence d’une action concertée pour améliorer l’accès à l’éducation dans ces régions.
Un des obstacles majeurs réside dans le manque de financement adéquat. Dans 4 pays sur 10, les dépenses éducatives représentent moins de 15 % des dépenses publiques totales. De plus, les pays africains ont dépensé presque autant pour le remboursement de leur dette que pour l’éducation. Cette situation désastreuse montre qu’il est crucial de repenser les priorités budgétaires et de renforcer les investissements.
Pour faire face à cette crise éducative, l’UNESCO propose des mécanismes de financement novateurs. La conversion de la dette en investissements éducatifs pourrait offrir aux pays surendettés une opportunité de financer l’éducation, un secteur vital pour leur développement. Des initiatives bilatérales ont déjà été mises en place, mais il est maintenant temps d’agir à une échelle plus vaste. La création d’une plateforme multilatérale pourrait faciliter cette conversion et mobiliser les ressources nécessaires pour soutenir l’éducation.
Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, souligne que « l’éducation est le fondement de sociétés prospères, inclusives et pacifiques ». Pourtant, sans des mesures significatives, l’éducation de qualité pourrait devenir le privilège d’une minorité. Pour que chaque enfant ait une chance d’apprendre et de s’épanouir, il est impératif d’augmenter les investissements dans le secteur éducatif et d’adopter de nouvelles approches pédagogiques.
La Déclaration de Fortaleza, qui doit être adoptée lors de la Réunion mondiale sur l’éducation, appelle à faire de l’éducation un levier clé pour un avenir plus juste et durable. Elle propose également de renouveler les méthodes pédagogiques pour répondre aux défis contemporains, tels que le changement climatique, la paix et l’égalité des genres.
En cette période charnière, il est crucial que les gouvernements, les institutions financières et les acteurs de la société civile s’engagent à renforcer la solidarité internationale pour garantir à chaque enfant une éducation de qualité. La transformation de notre monde passe indéniablement par l’éducation, et il est temps d’agir avec audace et détermination.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : A.S
Mis en ligne : 09/11/2024
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