Le président Sall, avant son départ, avait effacé la dette fiscale des entreprises de presse d’une valeur de 40 milliards. Cet acte a conduit le nouveau régime à engager un bras de fer par le biais de l’administration fiscale pour contraindre la presse à s’acquitter de ses obligations.
Mais une question se pose : faut-il un code fiscal spécial pour la presse, comme dans de nombreux pays occidentaux ?
Le président Sonko répète sans interruption que l’impôt est le moteur économique d’un État, inéluctablement. Ce gouvernement est composé uniquement de fiscalistes et d’économistes, mais le fait que le fisc soit à la trousse des entreprises de presse freine non seulement l’économie, mais augmente aussi le taux de chômage, ce qui va à l’encontre des initiatives entreprises par le gouvernement. Il est donc urgent que la nouvelle assemblée vote un nouveau code fiscal spécial pour la presse.
Un code fiscal adapté permet de soutenir les médias indépendants, en particulier ceux de petite taille ou locaux, en leur offrant des avantages fiscaux qui leur permettent de survivre dans un environnement économique difficile. Cela encourage la pluralité des voix et la diversité des opinions, ce qui est essentiel pour un débat public équilibré.
Combien d’emplois sont perdus à cause de cette dette fiscale ? C’est inestimable, car déjà l’entreprise dirigée par Mamadou Ibra Kane n’a pas payé les salaires de ses employés, qui sont pourtant des jeunes, pères et mères de famille, des soutiens. Certes, certains patrons de presse font de la politique et sont des opposants à ce régime, mais faut-il que la politique ait pour dommage collatéral les milliers de personnes ? Non !
Un cadre fiscal favorable permet aux entreprises de presse de réinvestir dans l’innovation, la numérisation et la modernisation de leurs outils de production et de diffusion. Cela encourage l’émergence de nouveaux modèles économiques, comme les médias numériques ou les plateformes de journalisme citoyen.
La solution pour éviter les contentieux fiscaux au Sénégal est que cette nouvelle assemblée fasse voter une loi pour instituer un code à part entière dédié à la presse, si véritablement les nouvelles autorités veulent préserver les emplois et une presse forte, comme quatrième pouvoir.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Kambanck, juriste, spécialisé en droit des contrats
Mis en ligne : 29/11/2024
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