Après les deux récentes élections, une nouvelle reconfiguration de la stratégie politique s’impose. À cet effet, Sonko serait-il le bâtisseur de la nouvelle classe politique ? Je dirais le néo-politicien qui, à cause de lui, la classe politique classique est à la retraite sans le vouloir. En effet, la nouvelle société sénégalaise, la nouvelle forme de mentalité développée, le désir de changement, l’ivresse d’un désir de démocratie qui doit être au sommet de toute contingence, et la souveraineté sans concession, laissent à croire que le PASTEF ensevelit les partis qui jadis régnaient sur un Sénégal sans crainte. Tout était possible.
Cela m’amène donc à qualifier le PASTEF comme un parti de masse et l’ancienne classe politique comme un parti de cadres, à l’instar du PS, du PDS, etc. En effet, les concepts de parti de masse et de parti de cadres sont principalement associés aux travaux du sociologue et politologue Maurice Duverger. Duverger est un chercheur français qui a théorisé ces distinctions dans le cadre de son analyse des systèmes politiques et des partis.
Il décrit les partis de masse comme étant des partis politiques qui, pour obtenir et maintenir le pouvoir, s’appuient sur une large mobilisation populaire. Ces partis sont structurés de manière à inclure un grand nombre de membres, souvent issus des classes populaires, et mettent en place une organisation centralisée pour mobiliser électoralement un large public.
Les partis de masse cherchent à répondre aux besoins et préoccupations de la population à travers une mobilisation directe des électeurs. Et donc ici, je considère le PASTEF comme tel, car ces millions de personnes qui courent après lui constituent la masse qui milite, ne demande pas l’argent en contrepartie de mener des actions pour le parti avec des t-shirts comme nous le voyons un peu partout, à la limite finance même le parti en tout cas d’après les leaders du parti Pastef.
En revanche, Duverger a décrit les partis de cadres comme étant des partis où l’organisation est concentrée entre les mains de petites élites politiques, souvent des intellectuels, des professionnels ou des technocrates. Ces partis sont généralement plus centralisés, structurés autour de dirigeants influents, et cherchent à exercer le pouvoir par le biais d’un petit nombre d’individus hautement qualifiés plutôt que par une large mobilisation populaire.
Toutefois, cela ne veut pas dire que les partis de masse n’ont pas en leur sein des cadres et des intellectuels hautement qualifiés. Notons tout simplement que la façon de faire la politique au Sénégal a désormais changé, et que si l’ancienne classe veut revenir sur scène, elle doit se réinventer, y compris les jeunes qui, pour des raisons inexplicables, ont formé des coalitions dans les législatives à leurs risques et périls.
La politique est la science, c’est l’art. Elle n’est pas une question d’argent aujourd’hui au Sénégal.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Kambanck, juriste, spécialisé en droit des contrats
Mis en ligne : 02/12/2024
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