En Haïti, la violence des gangs a atteint des niveaux alarmants, avec plus de 5 600 personnes tuées en 2024, un chiffre en hausse de plus de 20 % par rapport à l’année précédente. Selon un rapport du Bureau des droits de l’homme des Nations unies, cette recrudescence de la violence a également causé plus de 2 200 blessés et près de 1 500 kidnappings.
En outre, 315 lynchages et 281 exécutions sommaires présumées ont été documentés, souvent impliquant des unités spécialisées de la police.
« Ces chiffres témoignent de la violence incessante à laquelle les Haïtiens sont confrontés », a déclaré Volker Türk, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, en soulignant l’impunité persistante pour les violations des droits humains et la corruption endémique.
Face à cette situation critique, la communauté internationale a intensifié son soutien à Haïti. Environ 150 agents de la police militaire d’Amérique centrale ont récemment débarqué dans le pays, tandis qu’un contingent de 75 agents de sécurité guatémaltèques a été accueilli à l’aéroport international de Port-au-Prince.
Ces renforts font partie de la mission de maintien de la paix dirigée par le Kenya, en coopération avec l’ONU, qui lutte pour rétablir l’ordre dans un pays où la violence des gangs perturbe la vie quotidienne de millions de citoyens.
Le commandant kényan de la mission, Godfrey Otunge, a fermement averti les gangs : « Ils ont deux choix : se rendre, déposer leurs armes et faire face à la justice, ou nous affronter sur le terrain. Avec l’ajout des forces guatémaltèques et salvadoriennes, les gangs n’auront nulle part où se cacher. »
Le déploiement des forces internationales, comprenant également des soldats des Bahamas, du Bangladesh, de la Barbade, du Bénin et du Tchad, est crucial pour soutenir Haïti dans sa lutte contre cette violence omniprésente.
Cependant, la situation reste tendue, d’autant plus que les gangs contrôlent environ 85 % de la capitale, Port-au-Prince, et ont intensifié leurs attaques, notamment contre des prisons, des postes de police et l’aéroport principal du pays, après l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 08/01/2025
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