Bassirou Sall, âgé de 62 ans, risque une condamnation de 30 ans de réclusion criminelle. En effet, si la Chambre criminelle du Tribunal de Pikine-Guédiawaye suit le parquet, c’est la peine qui sera retenue contre cet homme, qui offrait des billets de 1 000 ou 2 000 FCfa à la fille de 12 ans de son frère consanguin après chaque viol.
Les faits se sont déroulés en 2021, lorsque l’accusé est revenu de voyage, après six années passées en émigration en Côte d’Ivoire. Le tailleur Bassirou Sall, qui a retrouvé la maison familiale située à Pikine Darou Khoudoss, occupée par ses quatre frères et sa sœur, ainsi que par leurs enfants, s’est difficilement réinséré dans la vie quotidienne.
Atteint d’une affection mentale qui le pousse à déserter la maison et à errer dans les rues, il n’arrive plus à s’occuper correctement de sa femme, qui finit par retourner chez ses parents, le laissant avec leurs enfants. Sa famille s’organise pour l’orienter vers l’hôpital psychiatrique de Thiaroye où il est parfaitement pris en charge. Depuis, le sexagénaire, qui a réduit ses activités, passe le plus clair de son temps à la maison.
Dans cette concession située à l’École 9, il côtoie la fille de son jeune frère A. Sall, âgée de 12 ans. Le père de famille semblait obsédé par l’écolière de classe de CE2 et ne manquait pas de lui faire des compliments. Pour l’appâter, il lui remettait, à chaque occasion, des billets de 1 000 ou 2 000 FCfa. L’adolescente commence à s’habituer à ses largesses et n’hésite pas à venir lui quémander en cas de besoin.
La mineure se faisait souvent réprimander par sa mère qui tentait par tous les moyens de la remettre sur le droit chemin. L’écolière, qui ne supportait pas ses remontrances, commence à fuguer, suscitant l’inquiétude de sa famille qui ne la comprend pas.
Son oncle Bassirou Sall décide de profiter de la situation. Un jour, alors qu’elle apporte du thé à son oncle, elle profite de l’occasion pour lui demander un billet de 2 000 FCfa. Le tailleur en profite et abuse d’elle. Une fois son forfait accompli, il lui remet le billet de 2 000 FCfa et la menace de mort si elle parle de ce qu’ils ont fait.
Quelque temps après, le prédateur sexuel profite d’être seul avec la mineure pour lui demander si elle avait apprécié leur première relation sexuelle. Lorsque celle-ci dit oui, il passe de nouveau à l’acte. Au mois de janvier 2021, il viole encore la fille de son frère. Mais après ce dernier viol, la mineure fugue.
Ses parents sont informés un jour par le commissariat de police de Pikine de la présence de leur fille dans leurs locaux. Accompagné par sa femme et deux de ses frères, dont Bassirou Sall, le père de la fugueuse se rend rapidement au bureau des enquêteurs où se trouve sa fille.
À la vue de ses parents, Kh. Sall se lève, comme possédée par un démon, et lance un vibrant « C’est lui » en direction de Bassirou. Devant ses frères et sa belle-sœur, le tailleur entend les accusations de viol et de pédophilie portées contre lui par sa nièce. Il est immédiatement placé en garde à vue tandis que la mineure est conduite au poste de santé de Pikine pour une réquisition gynécologique. Le certificat médical atteste des « séquelles de manœuvres sexuelles antérieures ayant abouti à une perte hyménale ».
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 08/01/2025
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