Il est difficile d’exprimer pleinement ce que ressent un parent qui a perdu un enfant à cause des actes violents des Kuluna. Mon fils, un jeune homme prometteur, a vu sa vie brutalement arrachée par ces bandes armées qui sèment la terreur dans nos quartiers.
Aujourd’hui, la décision de la justice d’appliquer la peine de mort à Angenga me laisse partagée entre un sentiment de soulagement et une profonde tristesse pour ce que cette réalité reflète de notre société.
La violence des Kuluna est une plaie ouverte pour les familles touchées, et je comprends que des mesures fermes soient nécessaires. Ces gangs n’ont pas seulement volé des biens ou des vies, ils ont détruit des rêves et des familles entières. Cependant, en tant que mère endeuillée, je m’interroge : est-ce que l’exécution de ces jeunes effacera notre douleur ou évitera que d’autres enfants suivent le même chemin ? Ces jeunes sont aussi le produit d’un système qui les a abandonnés, et leur élimination pure et simple ne résoudra pas les causes profondes du problème.
La pauvreté, le manque d’éducation et l’absence d’espoir sont à la racine du phénomène Kuluna. Mon fils n’était pas un criminel, mais je vois en ces jeunes une génération perdue qui aurait pu être sauvée avec un minimum de soutien social. L’État ne peut se contenter de réprimer, il doit aussi prévenir. Pourquoi attendre que des vies soient brisées des deux côtés pour agir ? Si nous voulons un avenir meilleur, il faut offrir des opportunités réelles à ces jeunes avant qu’ils ne tombent dans la violence.
La peine de mort est une solution radicale qui peut sembler juste pour des familles comme la mienne, mais elle nous prive aussi d’une occasion d’humaniser ces jeunes et de comprendre leur dérive. Pourquoi ne pas investir dans des programmes de réhabilitation ? Dans des centres où ils pourraient reconstruire leur vie tout en assumant leurs responsabilités ? Ces exécutions marquent une victoire de la justice punitive, mais elles ne sont pas une victoire pour la société congolaise dans son ensemble.
En tant que parent de victime, je ne demande pas la clémence pour les meurtriers de mon fils. Mais je veux que notre douleur ne serve pas seulement à justifier une spirale de violence institutionnelle. Ce que je souhaite, c’est une justice qui répare, une justice qui redonne espoir et, surtout, une société qui offre à nos enfants des raisons de croire en un avenir meilleur.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Jordanie C.
Mis en ligne : 12/01/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.