L’agression de Mouhamadou B. Souané, enseignant à Loumbi Dobé, met en exergue un problème que nous, éducateurs et enseignants, dénonçons depuis des années : l’insécurité chronique qui règne dans les zones rurales.
Comment peut-on prétendre bâtir une nation sur les fondations de l’éducation si ceux qui portent ce flambeau sont abandonnés à leur sort, livrés à une violence aveugle et sans justification apparente ? Cet acte odieux est bien plus qu’un incident isolé ; il révèle l’abandon criant de l’État envers ses serviteurs, notamment les enseignants, dans les coins reculés du pays.
Ce drame dépasse la douleur individuelle de Mouhamadou B. Souané et touche toute une profession. Dans les villages comme Loumbi Dobé, les enseignants sont souvent les piliers de la communauté. Ils ne se contentent pas de transmettre le savoir, mais incarnent aussi l’espoir d’un avenir meilleur pour des populations souvent laissées pour compte. Que doit ressentir un enseignant, sachant que sa simple présence dans ces régions peut devenir une menace pour sa propre vie ? Les collègues de M. Souané, tout comme les parents d’élèves, ont raison d’exiger des réponses claires et des actions concrètes.
Cette agression n’est pas un événement isolé. Elle reflète une tendance inquiétante : les enseignants dans les zones rurales sont laissés sans protection face à des dangers divers. L’absence de postes de police, l’éloignement des services de santé et l’indifférence des autorités transforment chaque village en un théâtre potentiel de violence. Et pourtant, les décideurs semblent considérer cette réalité comme une fatalité. Combien de victimes faudra-t-il avant qu’un plan sérieux pour la sécurité des enseignants ne voie le jour ?
Certes, la justice doit être rendue pour Mouhamadou B. Souané. Ses agresseurs doivent être identifiés et punis, non seulement pour répondre aux attentes de la communauté éducative, mais aussi pour envoyer un signal à ceux qui croient pouvoir agir impunément. Cependant, la justice punitive seule ne suffira pas. Il faut des réformes structurelles pour protéger les enseignants et dissuader de futurs actes similaires. Sans cela, ces attaques continueront d’instaurer un climat de peur paralysant dans nos écoles rurales.
En tant qu’enseignant, je ne peux m’empêcher de penser à l’impact de ces violences sur les élèves. Quel message leur envoyons-nous, à eux qui regardent leurs éducateurs avec admiration et espoir, lorsque ces derniers sont ainsi attaqués, sans protection ni reconnaissance ? L’éducation est le socle de toute société prospère. Il est urgent que l’État prenne ses responsabilités en garantissant non seulement la sécurité des enseignants, mais aussi la dignité de leur métier. Faute de quoi, c’est l’avenir même du pays qui est en péril.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme
Mis en ligne : 21/01/2025
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