La crise environnementale est devenue un défi majeur pour l’avenir du Sénégal. Le pays est confronté à des phénomènes inquiétants tels que l’érosion côtière, la déforestation, la dégradation des terres agricoles, ainsi qu’une pression accrue sur ses ressources en eau. Pourtant, à l’heure où ces enjeux devraient constituer une priorité nationale, les politiciens sénégalais semblent encore réagir lentement, voire ignorer l’ampleur de la crise.
Si certains prononcent des discours en faveur du développement durable, il est légitime de se demander si ces paroles sont accompagnées d’actes concrets ou ne servent que de façades pour maintenir des pratiques qui exacerbent la situation écologique.
Il est essentiel de souligner que la politique environnementale au Sénégal, bien que présente dans les discours des autorités, reste largement insuffisante face à l’urgence climatique. Les mesures prises sont souvent ponctuelles et déconnectées des réalités locales. Par exemple, les projets de plantation d’arbres ou de préservation des zones protégées sont régulièrement mis en avant comme des solutions, mais leur efficacité est limitée, souvent à cause du manque de suivi et de la faible intégration dans des politiques globales à long terme. À côté de cela, de nombreux secteurs, tels que l’agriculture intensive, l’exploitation minière et l’urbanisation non planifiée, continuent de dégrader l’environnement, et ce, sans réelles régulations ou sanctions.
Le discours politique sur l’environnement semble aussi être instrumentalisé à des fins électorales. En période de campagne, la question du développement durable et de la préservation de la nature refait surface, souvent comme un argument de « bonne gouvernance ». Cependant, après les élections, ces promesses sont rarement concrétisées. Les politiciens préfèrent se concentrer sur des projets d’infrastructures visibles qui génèrent des bénéfices immédiats et des retombées médiatiques, mais qui laissent de côté les politiques structurelles nécessaires pour gérer les impacts à long terme du changement climatique. Il existe un décalage inquiétant entre les discours et les actions réelles, mettant en lumière l’irresponsabilité de certains dirigeants face à la crise écologique.
Mais le problème ne se limite pas aux politiciens au pouvoir. Les opposants politiques, qui se présentent comme les défenseurs de l’intérêt général, semblent rarement faire de l’environnement une priorité. En effet, bien que leurs critiques envers le gouvernement soient souvent virulentes sur des sujets économiques ou sociaux, la question environnementale semble souvent absente de leurs discours. Ils ne dénoncent pas suffisamment les projets nuisibles à l’environnement, ni ne proposent de solutions alternatives viables. Cette absence d’engagement des uns comme des autres sur l’environnement renforce l’impression que cette question n’est pas perçue comme une priorité, malgré son urgence.
Le Sénégal se trouve donc à un carrefour, d’un côté, un discours politique qui prône le développement durable et la lutte contre les effets du changement climatique ; de l’autre, des actions qui, dans la plupart des cas, restent limitées, et parfois même contradictoires avec les objectifs environnementaux. Le pays a besoin d’une classe politique plus responsable, consciente de l’importance de cette crise pour l’avenir des générations futures. Il ne suffit pas de parler de l’environnement, il faut des politiques publiques cohérentes, ambitieuses et, surtout, un engagement à long terme. La prise en charge de cette crise écologique doit devenir une priorité nationale qui dépasse les clivages politiques et qui engage à la fois les autorités publiques et les citoyens dans une action collective pour préserver l’avenir du Sénégal.
L’océan avance, les maisons des populations sont menacées.
Les gens ont de plus en plus de mal à respirer à cause de la qualité de l’air.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mbaye S.
Mis en ligne : 23/01/2025
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