Les populations de Sébikotane affectées par la deuxième phase des travaux du Train Express Régional (TER) montent au créneau. Regroupés au sein du collectif « Taxawou Sunu Momél », elles accusent l’État de ne pas honorer ses engagements, notamment en ce qui concerne la délivrance de titres fonciers et la viabilisation des sites de recasement.
Lors d’une rencontre tenue ce samedi 25 janvier 2025, les membres du collectif ont exprimé leur indignation devant ce qu’ils qualifient de « manque de sérieux » de la part des autorités. « Sur les 1 360 personnes impactées, seulement 50 ont reçu des notifications, un chiffre dérisoire face à l’ampleur des dégâts humains et matériels causés par ce projet », s’est insurgé Amadou Diarra, coordonnateur du collectif.
Le problème va bien au-delà des chiffres. Les sites de recasement promis aux familles impactées demeurent non viabilisés, dépourvus d’infrastructures de base comme l’eau, l’électricité, et les routes. « Nous ne pouvons accepter que des citoyens soient délogés sans qu’un minimum de garanties ne leur soit offert », a ajouté Babacar Diouf, membre du conseil d’administration de l’organisation LSD, présente aux côtés des populations.
Les membres du collectif dénoncent également la destruction de plusieurs maisons et commerces sans relogement préalable. « Nous avons été patients, mais notre patience a des limites », a averti Amadou Diarra, qui a annoncé une série de manifestations prévues en février et mars prochains. Parmi les actions envisagées figurent des sit-in devant la gouvernance de Dakar, le siège de l’APIX – maître d’œuvre du projet – et la grande gare de Dakar.
Pour ces citoyens, il ne s’agit pas simplement de compensation financière, mais d’un appel à l’État pour qu’il respecte ses engagements en assurant des conditions de vie dignes aux familles déplacées. Ils préviennent également contre une escalade des tensions si leurs revendications ne sont pas prises en compte rapidement.
Les prochains mois risquent d’être déterminants dans ce bras de fer entre les populations et les autorités autour de la phase 2 du TER, un projet d’envergure dont les impacts sociaux semblent encore largement sous-estimés.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
Mis en ligne : 26/01/2025
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