Le 30 janvier 2025, l’armée française a officiellement rétrocédé sa dernière base militaire au Sahel à l’armée tchadienne, marquant ainsi la fin de la présence militaire française dans cette région. La base, située à N’Djamena et portant le nom de Sergent Adji Kosseï, a été remise lors d’une cérémonie strictement militaire, annoncent les états-majors des deux pays.
« Cette rétrocession vient boucler définitivement la présence française au Tchad », a précisé l’état-major de l’armée tchadienne, soulignant que cette décision était conforme à la volonté des autorités tchadiennes. Le porte-parole de l’état-major des armées françaises, le colonel Guillaume Vernet, a également confirmé la remise du camp de Kosseï à l’armée tchadienne.
Les personnels et le matériel de combat français ont été transférés vers la France, tandis que les conteneurs restants seront rapatriés par voie terrestre et maritime par des prestataires privés, ont indiqué les autorités françaises.
Le Tchad représentait le dernier point d’ancrage de la France au Sahel, après la fin de l’opération Barkhane en novembre 2022, qui avait mobilisé jusqu’à 5 000 soldats français dans la lutte contre les groupes jihadistes. Cette rétrocession des bases au Tchad s’inscrit dans un retrait militaire général de la France de plusieurs anciennes colonies, dont le Niger, le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso, ces pays ayant choisi de se rapprocher de Moscou.
En novembre 2023, le Tchad avait annoncé sa décision de rompre les accords militaires avec la France, marquant un tournant significatif. Le départ des avions de chasse français en décembre avait été suivi par la rétrocession des bases de Faya, le 26 décembre, puis d’Abéché, le 11 janvier 2025. Le 31 janvier a été fixé comme date « irréversible » pour le départ définitif des forces françaises.
Pour le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, ces accords de défense avec la France étaient devenus « complètement obsolètes » face aux « réalités politiques et géostratégiques » actuelles. Le Sénégal a également entamé des négociations pour le départ de troupes françaises d’ici fin 2025, et les effectifs militaires français diminuent progressivement en Côte d’Ivoire et au Gabon dans le cadre d’une restructuration de la présence militaire française en Afrique de l’Ouest et centrale.
Cependant, la base française de Djibouti, qui accueille environ 1 500 militaires, demeure un point de projection stratégique pour les missions françaises en Afrique, dans le cadre du redéploiement de l’armée française après le retrait du Sahel.
Article écrit par : Daouda Coly.
Mis en ligne : 30/01/2025
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